C’est un défi lancé à Google et Apple. Alors que les deux géants ont d’immenses intérêts dans la musique en ligne, Amazon vient de présenter un nouveau service : Amazon Cloud. Celui-ci reprend et modernise le concept de MP3.com, en permettant aux internautes d’accéder à un service de streaming et de stockage de fichiers dans les nuages.

C’est en quelque sorte la résurrection du concept proposé par MP3.com dans les années 2000. Ce mardi, le site de commerce en ligne Amazon a présenté trois nouveaux services (Amazon Cloud Player, Amazon Cloud Drive et Amazon Cloud Player pour Android) qui s’articulent autour d’une idée simple : permettre aux internautes d’écouter leur collection de musique sans retenue depuis n’importe quel appareil dans le monde.

Pour cela, Amazon propose tout d’abord une solution de stockage en ligne (Amazon Cloud Drive) qui permet à chaque internaute de bénéficier automatiquement d’un espace gratuit de 5 Go. La dimension de l’hébergement peut être augmentée pendant un an jusqu’à 20 Go si l’internaute achète un album de musique sur Amazon MP3, la boutique en ligne du site marchand, ou s’il demande de l’espace supplémentaire.

L’hébergement proposé par Amazon permet de stocker des fichiers musicaux, vidéos, photos et documents. Aucune restriction n’est indiquée quant au format des fichiers, permettant à l’utilisateur d’envoyer aussi bien des musiques au format MP3 qu’au format AAC, FLAC, Ogg Vorbis ou encore WMA. Néanmoins, seuls les formats MP3 et AAC sont supportés par les deux autres services d’Amazon.

Associé au Cloud Drive, le service Cloud Player pour le Web se compose de deux parties indépendantes. La première permet d’écouter de la musique depuis les ordinateurs PC, Mac, les tablettes et smartphones Android. Pour cela, il faut passer par un navigateur compatible avec le service. À l’heure actuelle, quatre des cinq principaux navigateurs sont supportés : Internet Explorer, Firefox, Chrome et Safari. Opera manque à l’appel.

La seconde partie, Cloud player pour Android, est dédiée aux appareils fonctionnant avec la plate-forme mobile Android. Elle offre peu ou prou les mêmes caractéristiques que la première, à ceci près qu’elle peut non seulement accéder à la musique déjà hébergée en ligne tout en permettant à l’utilisateur d’accéder aux titres enregistrés dans la tablette ou le téléphone mobile.

Pour attirer les internautes, Amazon compte sur une certaine porosité entre les différentes parties de son service. Il est ainsi possible d’envoyer immédiatement sur le Cloud Drive un titre ou un album acheté sur Amazon MP3. Un utilitaire, Amazon MP3 Uploader, permet de passer en revue le contenu d’un disque dur avant d’envoyer dans les nuages les fichiers sélectionnés.

L’offre d’Amazon n’est pourtant pas nouvelle. Il y a plus de dix ans, Michael Robertson avait fondé MP3.com. Le concept, original et prometteur, devait offrir aux internautes la possibilité d’accéder à leur collection musicale depuis n’importe quel appareil dans le monde. Pour cela, les nouveaux inscrits devaient prouver qu’ils étaient bien détenteurs d’une version légale de la musique pour pouvoir la rajouter à leur liste de lecture.

Les internautes visitaient alors le catalogue de MP3.com et devraient insérer le CD original dans le lecteur de leur ordinateur au moment de l’ajout de l’album à leur compte. Ainsi, plus le visiteur avait d’albums, plus le nombre de titres disponibles à l’écoute augmentait. Cependant, le concept n’a pas séduit à l’époque l’industrie du disque qui a porté plainte pour obtenir la fermeture de MP3.com.

Reste que si Amazon ne fait que ressusciter un ancien concept, son nouveau service est un véritable défi lancé à Apple et Google. En effet, la firme de Cupertino – malgré la domination d’iTunes – ne dispose pas encore d’une offre aussi complète, même si elle a acheté le service de streaming Lala.com en 2009. Quant à Google, un service baptisé Google Music est actuellement testé en interne. Sa sortie serait imminente.


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