Microsoft est la machine à déposer des brevets que l’on connaît. C’est le rouleau compresseur marketing qui freine le développement de systèmes logiciels alternatifs. C’est également le créateur du DRM Windows Media qui équipe la plupart des équipements et contenus multimédia vendus au monde. Mais c’est peut-être aussi un formidable contre-pouvoir pour l’industrie du disque.

Sony-BMG, Warner, Universal et EMI contrôlent 85% de la musique vendue sur la planète. Microsoft contrôle quant à lui plus de 90% des systèmes d’exploitation installés sur les PC familiaux. Jusqu’à récemment, les deux industries n’avaient rien en commun. Mais Internet a changé la donne.

La numérisation des œuvres musicales et la croissance de la mise en réseau des ordinateurs du monde entier a plongé les majors du disque et Microsoft dans la même arène. L’industrie du disque qui contrôlait l’ensemble du marché, de la production à la distribution, doit désormais compter sur l’industrie informatique qui deviendra progressivement la première distributrice de musique en ligne. Qui aurait parié il y a 10 ans qu’Apple deviendrait un leader de la distribution musicale ?

Ce changement de réseau de distribution est de loin le premier danger pour l’industrie du disque, bien avant le Peer-to-Peer et ses pirates maudits. C’est une perte de monopole qui s’annonce pour le club des Quatre, comme le démontre un accord passé cette semaine entre le géant de l’informatique Microsoft et le spécialiste de la musique indépendante GarageBand.com.

Par cet accord, Microsoft mettra en évidence sur MSN Music cinq morceaux issus du catalogue de GarageBand, ce qui devrait très largement influencer le développement de musique alternative, au grand dam des majors. Mais mieux, Microsoft pourrait proposer l’ensemble des morceaux gratuits que les artistes de GarageBand acceptent de diffuser librement.

Bien sûr, le géant de Seattle n’est pas philanthropique et prévoit de vendre les morceaux payants de GarageBand, dès qu’un accord en ce sens sera finalisé. Mais cet accord ouvre les portes du public aux artistes indépendants qui en ont été privés depuis des décennies par la politique monopolistique des majors.


Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.