Avec l’augmentation de la bande passante descendante et le gel de l’upload chez les FAI, y a t-il encore un avenir pour le P2P ? La semaine prochaine sera rendu public en France un nouveau service de streaming destiné aux amateurs de DivX qui pourrait bien faire beaucoup de bruit et beaucoup de mal aux eMule et autres Shareaza. Plutôt que de passer deux jours à télécharger un film, l’internaute pourra visionner en temps réel les vidéos mises à disposition par d’autres sur le site.

Lors que nous avons reçu l’invitation, nous refusions de croire ce qui nous était proposé de tester. Un visionnage de vidéo en qualité DivX en steaming, avec une simple ligne ADSL, un lecteur ultra-léger, sans spyware, portable sur différentes plateformes, et la possibilité d’uploader ses propres vidéo gratuitement, jusqu’à 800Mo et une compression de 800Kpbs. Très sceptiques et méfiants, nous avons accepté l’offre et c’est à notre grande surprise que nous avons effectivement assisté à la « projection » en temps réel, sans aucun temps de chargement, de la bande annonce du film Matrix dans une qualité tout à fait honnête.

Utilisant la technologie de pointe mise au point par une société parisienne, le service qui tient pour l’instant à rester confidentiel proposera ainsi aux internautes à partir du début du mois de septembre un service qui n’est pas sans rappeler celui qu’avait tenté MP3.com avant d’être condamné (de façon judiriquement contestable) par les tribunaux américains. Les utilisateurs du service pourront en effet uploader leurs vidéos sur les serveurs du site, et bénéficier d’un code d’accès pour les lire de n’importe où, lequel code peut bien sûr être communiqué à d’autres.

Un service de stockage de données privées

Problème de droit d’auteur ? Le créateur s’en défend. « Nous offrons uniquement un service de stockage de données privées« , nous explique Cédric, qui précise que « c’est l’utilisateur qui prend la responsabilité de ce qu’il upload« . L’association montée spécialement pour ce service n’exercera pas de contrôle sur les vidéos uploadées, mais en cas de problème signalé par un tiers (au hasard les ayants droits d’un film), elle se réserve le droit de suspendre l’accès à la vidéo.

Avec un serveur bénéficiant d’une bande passante de 40Mbps et de deux disques durs de 250Go, les créateurs voient grand. Probablement gratuit dans un premier temps, le visionnage des vidéo sera ensuite accessible moyennant un micro-paiement, une « participation aux frais » que beaucoup d’internautes seront sans doute près à payer pour éviter de devoir attendre plusieurs jours les derniers octets du fichier .avi qu’ils téléchargent sur les réseaux P2P.

Techniquement, il faudra convertir tous les DivX uploadés en OGM, l’équivalent vidéo de l’Ogg Vorbis, ce qui est réalisable facilement avec par exemple le logiciel RiverPast. Les vidéos pourront alors être visionnées pendant 69 jours.

La fin annoncée du P2P ?

Pour le P2P, ce type de service de streaming en temps réel pourrait progressivement marquer une baisse d’intérêts pour les réseaux P2P dont la lenteur tend à s’accentuer avec la baisse malheureuse des quotas entrant/sortant des vitesses de connexions à haut débit. Tous les fournisseurs d’accès sont en effet entrain de multiplier leurs vitesses de transferts en téléchargement, mais très rares sont ceux qui en profitent pour augmenter également l’upload, essentiel à la survie du P2P.

C’est un véritable mouvement pro-upload qu’il faut mettre en route pour sauvegarder une technologie qui contribue, bien plus qu’au piratage, à la diffusion des savoirs et des contenus libres de droits à travers le monde. Nous ouvrirons bientôt avec plusieurs partenaires un site spécialement dédié à ce problème.


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