Des chercheurs alertent sur les risques d’une intégration croissante de l’intelligence artificielle dans la chaîne de commandement militaire. Testés en simulation, les modèles d’IA privilégieraient quasi systématiquement l’escalade, jusqu’au scénario d’un conflit nucléaire.
Vers un scénario apocalyptique ? Des chercheurs s’inquiètent d’une potentielle guerre nucléaire déclenchée par l’intelligence artificielle, en particulier dans le cadre d’une tendance à l’intégration de l’IA dans la prise de décision militaire. Celle-ci pour aller jusqu’au lancement par l’IA elle-même d’armes nucléaires ou par le biais d’humains dépendants de la technologie.


Des algorithmes va-t-en-guerre
« C’est presque comme si l’IA comprenait l’escalade, mais pas la désescalade, et on ne sait pas vraiment pourquoi » alerte Jacquelyn Schneider, directrice du Hoover Wargaming and Crisis Simulation à l’Université de Stanford, un centre de simulation de guerre. Dans un article de Politico, elle explique avoir testé la réponse de cinq grands modèles de langage dont GPT-4 d’OpenAI et Claude 2 d’Antropic dans des jeux de guerre militaires, et que presque à chaque fois, les IA ont montré une préférence pour l’escalade et la violence.
Si le Pentagone – le ministère américain de la défense – insiste sur le fait qu’un humain sera toujours nécessaire dans la prise de décisions militaires, les chercheurs en matière de dissuasion nucléaire s’inquiètent du fait que les États-Unis puissent revoir leur engagement face à la Chine et la Russie qui intègrent l’intelligence artificielle à leurs systèmes de commandement militaire.

C’est sans compter le système automatique de contrôle des armes nucléaires de l’époque de la guerre froide Perimeter (que l’on peut traduire du russe par “main morte”). Potentiellement toujours exploité par Moscou, Perimeter peut automatiquement déclencher le lancement des missiles balistiques intercontinentaux si une attaque nucléaire est détectée par des capteurs et même si les éléments de commandement sont entièrement détruits.
Silicon Valley et armée américaine main dans la main
Ces inquiétudes ressortent alors que l’armée américaine a créé en juin une nouvelle unité dédiée aux tech bros : le Detachment 201, dont l’objectif est d’intégrer directement l’expertise de la Silicon Valley au cœur de ses forces, pour créer un pont entre la technologie civile et les besoins de modernisation militaire aux États-Unis.

Le gouvernement américain cherche par ailleurs à introduire l’intelligence artificielle dans la gestion du gouvernement, tout en boostant le développement de cette technologie grâce à un « plan d’action pour favoriser le développement de l’intelligence artificielle » adopté le 23 juillet 2025. Plus tôt dans l’année, en janvier, le président Donald Trump avait signé un décret visant à annuler les tentatives de réglementations de l’IA par l’administration de son prédécesseur, Joe Biden.
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