Les prisons françaises seront bientôt équipées de nouveaux brouilleurs d'ondes beaucoup plus puissants. Ces derniers seront construits par Thales. L'expérimentation menée dans deux établissements pénitentiaires a été jugée probante par Christiane Taubira, ministre de la justice.

Il sera bientôt beaucoup plus difficile pour les Français actuellement détenus de communiquer avec l'extérieur sans l'aval de l'administration pénitentiaire. En effet, le ministère de la justice compte déployer de nouveaux brouilleurs dans les prisons afin de bloquer efficacement les communications passées par les prisonniers avec des portables qui ont réussi à échapper à la fouille du personnel.

Ces nouveaux brouilleurs seront construits par Thales. Ils sont présentés comme "plus précis et plus efficaces", en tout cas en comparaison du modèle actuel, qui n'est pas "extrêmement efficace", selon les propres termes d'Isabelle Gorce, la directrice de l'administration pénitentiaire. Il faut dire que les faits divers impliquant des prisonniers capables de communiquer avec l'extérieur ne manquent pas.

Avec ces nouveaux brouilleurs, il sera possible de contrer des communications dans des zones réduites et ciblées d'une prison afin de ne pas bloquer dans le même temps celles du personnel pénitentiaire. D'après la garde des Sceaux, l'expérience conduite dans deux établissements franciliens "semble probante" et suffisante pour lancer sa généralisation.

La question des portables en prison est un sujet qui divise.

Si le personnel pénitentiaire s'oppose à toute autorisation, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté est favorable à l'introduction des téléphones portables pour les prisonniers, estimant d'une part que le nombre de mobiles saisis chaque année montre que l'interdiction ne marche pas et jugeant d'autre part qu'il ne faut pas casser le lien (notamment familial) des prisonniers.

En France, l'utilisation des brouilleurs est encadrée par le code des postes et des communications électroniques, dans son article L33-3-1.

"Sont prohibées […] l'importation, la publicité, la cession à titre gratuit ou onéreux, la mise en circulation, l'installation, la détention et l'utilisation de tout dispositif destiné à rendre inopérants des appareils de communications électroniques de tous types, tant pour l'émission que pour la réception".

Des dérogations sont toutefois prévues. Ainsi, "ces activités sont autorisées pour les besoins de l'ordre public, de la défense et de la sécurité nationale, ou du service public de la justice". Or la gestion des prisons dépend de l'administration pénitentiaire, qui est elle même rattachée au ministère de la justice.


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