En voulant prendre en compte le comportement humain pour assurer plus de sécurité avec son détecteur de fumée, Nest Labs a proposé une réponse technologique qui se heurte elle aussi au comportement humain.

Nest Labs, rachetée en début d’année par Google pour plus de 3 milliards de dollars, ne commercialise pas seulement un thermostat connecté qui permet de contrôler le chauffage central à distance. La firme fondée par deux anciens ingénieurs d’Apple, qui s’inspirent fortement des idées fortes qui ont fait le succès de la firme de Cupertino, a aussi lancé sur le marché un détecteur de fumée censé être plus sûr que les détecteurs traditionnels, car moins pénible.

La société s’est en effet aperçue que le principal problème ressenti par les possesseurs de détecteurs de fumée est qu’ils avaient tendance à se déclencher de façon intempestive, notamment lorsque l’on cuisine. Les utilisateurs agacés par les alertes intempestives finissent donc souvent par désactiver les alarmes ou par enlever les piles, ce qui est totalement contre-productif. Nest a donc mis au point un détecteur qui commence d’abord par prévenir gentiment qu’un éventuel départ de feu a été détecté dans une pièce de la maison, et qui permet à n’importe qui d’éteindre facilement l’alarme en cas de fausse alerte, en agitant les bras sous le détecteur.

Mais Nest Labs vient d’annoncer le retrait de ses détecteurs Nest Protect, après avoir pris conscience d’un léger problème de sécurité qui n’est pas dû à un bug logiciel, mais à un problème de conception. Comme le résume parfaitement Wired avec humour, « il s’avère que parfois les gens agitent les bras quand il y a un feu dans la maison, aussi« .

Humains, trop humains

Nest avait en effet pensé aux scénarios dans lesquels l’utilisateur voulait éteindre l’alarme, mais a négligé le comportement humain de l’homme ou de la femme qui panique et qui fait de grands signes à ses proches pour leur demander de partir ou de les rejoindre. 

Paradoxalement, c’est donc en voulant pallier aux problèmes induits par le comportement humain que Nest Labs s’est créé lui-même un problème induit par un autre comportement humain. « Nous avons identifié le problème nous-mêmes et nous n’avons pas connaissance de clients qui ont connu ce problème« , assure le directeur de l’entreprise, Tony Fadell. « Mais le fait que ça puisse arriver est extrêmement important pour moi et je veux régler ce problème immédiatement« .

Les Nest Protect pouvant être connecté à Internet par le WiFi, les appareils connectés ont tous reçu une mise à jour qui désactive la fonctionnalité « Nest Wave », qui permet d’éteindre l’alarme d’un geste de la main. La société assure travailler sur une modification du logiciel, qu’elle soumettra aux autorités américaine, canadiennes et britanniques, et que la fonctionnalité fera son retour dans une prochaine mise à jour.

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