Les applications mobiles ont manifestement gagné face au web. Une récente étude statistique révèle que les usagers préfèrent passer par des programmes spécifiques et propriétaires plutôt que de lancer leur navigateur web pour accéder aux contenus.

Le surf sur le web a-t-il encore sa place sur les systèmes d'exploitation destinés aux smartphones et aux tablettes tactiles ? C'est la question que l'on peut se poser, tant le graphique proposé la société Flurry est saisissant. En effet, les mobinautes n'accèdent pratiquement plus au web depuis leur terminal. À la place, ils utilisent massivement des applications mobiles pour découvrir des contenus.

Selon des données agrégées en provenance de Flurry, ComScore et NetMarketShare, la très grande majorité du temps (86 %) est consacrée aux applications mobiles tandis que la navigation sur le navigateur web se contente des quelques miettes (14 %). Autrement dit, lorsqu'ils se servent de leur terminal, les usagers privilégient clairement les applications mobiles aux sites web.

Il est vrai que les utilisateurs ne sont pas toujours incités à passer par la version mobile des sites web. En se connectant sur Facebook, le réseau social recommande par exemple d'installer l'application dédiée. Le site communautaire étant très fréquenté dans le monde, un tel conseil pèse forcément dans ce rapport de force entre le web accessible via un navigateur et les applications mobiles.

La situation dans le mobile suscite l'inquiétude de Tim Berners-Lee, l'inventeur du web. Il y a deux ans, celui que l'on surnomme le "père du www" s'était exprimé sur le sujet, regrettant le cloisonnement qui se dessine. Une application pour iOS ne fonctionne pas sous Android, tandis que Windows Phone ne comprend pas un programmé destiné à BlackBerry.

Or, il existe une plateforme commune compris par tout le monde : le web. En misant dessus, un développeur s'assure que son projet sera accessible par tout le monde. Il n'aura pas besoin de concevoir une application par plateforme, ce qui économise du temps et des moyens. En outre, les technologies du web (HTML5, CSS et JavaScript) sont capables de réaliser des choses tout à fait spectaculaires.

Alors, le web est-il sur le déclin ? Si les signaux ne sont pas encourageants du côté de l'écosystème mobile, la question n'est pas définitivement tranchée. En 2010, le magazine américain Wired estimait que la toile est en perte de vitesse depuis l'apparition et la popularité indéniable des applications mobiles sur les smartphones, jugées comme étant plus "élégantes" et plus "simples" que le WWW.

De son côté, Slate se montrait moins catégorique en estimant que la "différence entre les sites auxquels on peut accéder sur navigateur et les applications téléchargeables sur une boutique centralisée va sans doute finir par s'estomper". Les sites "s'adapteront mieux aux fonctionnalités spécifiques des  machines ; et du point de vue de l'apparence, leurs interfaces seront tout aussi complexes et réactives que celles des applications natives".


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