Avant d’entrer au gouvernement, Manuel Valls s’était distingué comme l’un des plus farouches opposants à la loi Hadopi lors des primaires socialistes à la présidentielle de 2012. L’hostilité du futur premier ministre à l’égard du dispositif de riposte graduée s’était  notamment révélée lors d’une rencontre avec la presse.

Après un an et dix mois à la tête du gouvernement, Jean-Marc Ayrault a donc laissé sa place de premier ministre à Manuel Valls, nommé lundi par le président de la République suite aux élections municipales. Le changement de tête au sein de l’exécutif va inévitablement poser la question du devenir des textes de loi concoctés par la majorité, dans la mesure où une nouvelle politique est attendue.

Dans le domaine du numérique, faut-il s’attendre à une remise en cause du projet de loi Création ? Comme nous l’écrivions ce mardi, Manuel Valls s’était montré hostile la Hadopi lorsque le PS était dans l’opposition. Il a en particulier lancé dès 2008 un appel contre Hadopi et soutenu la contribution créative, qui propose de légaliser les échanges contre la taxation des FAI au profit des créateurs.

Lors d’un entretien accordé à la presse et relayé par La Tribune en 2011, Manuel Valls avait descendu en flamme la loi Hadopi, décrivant un mécanisme « perdant-perdant« , « répressif » et « disproportionné » qui inflige une « double-peine« . Pour l’ancien maire d’Évry, c’est un dispositif technique « inapplicable pour les contrôleurs » et un dispositif économique « qui n’est pas efficace pour les artistes« .

Au cours de l’interview, l’ex-député de l’Essonne s’était également montré très critique vis-à-vis du gouvernement, s’agaçant du temps perdu par le parlement pour un texte se limitant officiellement à de la pédagogie. « Honnêtement, voter une loi et organiser un grand débat pour un seul effet pédagogique […], ça me semble un peu exagéré« .

Mais à l’épreuve du pouvoir, que restera-t-il de l’opposant Valls ?

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