Julian Assange et son Wikileaks Party n’ont réuni que 1,15 % des voix lors des élections australiennes. Un score très loin des espérances du fondateur de Wikileaks, qui souhaitait se faire élire au Sénat. Mais Julian Assange assure que cet échec ne met pas fin à sa carrière politique naissante.

C’est peut-être une leçon que devra méditer Kim Dotcom, qui s’est lui-même lancé dans une campagne électorale en Nouvelle-Zélande. Non loin de là, en Australie, c’est une autre figure bien connue de l’activisme numérique qui a essuyé un échec cuisant aux élections législatives. Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, n’a en effet récolté que 1,15 % des voix (26 951 suffrages) avec son « Wikileaks Party », se payant même le ridicule d’arriver derrière le « Sex Party » et ses 1,95 % de voix.

Julian Assange avait annoncé en mars 2012 son intention de se présenter aux élections sénatoriales australiennes. Sans doute ne pouvait-il compter depuis que sur sa notoriété pour réunir des voix, puisque l’homme est enfermé dans l’ambassade de l’Equateur à Londres depuis plus d’un an, et ne pouvait compter que sur une communication parfois ridicule pour se faire sa publicité.

Le fondateur de Wikileaks s’est ainsi illustré de manière très maladroite dans un clip vidéo largement moqué, où il se prêtait à une caricature de lui-même :

https://youtube.com/watch?v=QWU6tVxzO1I%3Ffeature%3Dplayer_embedded

Mais surtout, alors qu’il était historiquement lié aux Verts, le Wikileaks Party s’était étrangement rapproché de deux partis d’extrême-droite pour tenter de former un « ticket gagnant » dans un autre état de l’Australie, le New South Wales, et avait prétexté à une « erreur administrative » pour tenter de mettre fin à la polémique. En vain.

« L’association du WikiLeaks party avec deux mouvements d’extrême-droite fait tâche dans le paysage politique australien, alors même que le nouveau parti peine à s’accorder sur un programme clair. Pour les médias australiens, « l’erreur » de WikiLeaks est même plus préoccupante, car elle montre l’existence d’une entente secrète entre les petits partis, essentiellement ceux d’extrême-droite, pour parvenir à obtenir un siège au Sénat. Une alliance stratégique qui met le WikiLeaks party dans une position difficile, alors même que Julian Assange avait promis, le soir du lancement, un parti « de pleine transparence« , expliquait le mois dernier le blog Vol Pour Sydney, tenu par une journaliste du Monde.

Sentant probablement son échec arriver, Assange avait assuré à la fin du mois d’août qu’il était aujourd’hui plus préoccupé par le sort d’Edward Snowden que par son propre succès politique.

Loin de se décontenancer, Julian Assage a toutefois assuré aux médias australiens qu’il était « heureux du score du parti« , et annoncé que le Wikileaks Party se présenterait à nouveaux aux élections.

« Je pense que c’est un très bon résultat« , affirme-t-il. « Le parti a été enregistré en juillet, il y a trois mois, son leader et principal candidat était bloqué dans une ambassade à l’étranger depuis 400 jours, avec un décalage horaire de 9 heures« , et les dons étaient bloqués par un embargo international, rappelle Assange. Mais maintenant, en attendant les prochaines élections, il se dit « de retour au vrai travail, aux publications » sur Wikileaks.


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