On ne plaisante pas avec les lois électorales au Brésil. Le directeur local de Google a été placé en garde à vue et mis en examen mercredi, pour ne pas avoir accepté de supprimer des vidéos critiquant des candidats aux élections municipales.

Le directeur de Google au Brésil, Fabio Jose Silva Coelho, a été placé en garde à vue mercredi par la police fédérale du pays, pour ne pas avoir ordonné la suppression de vidéos critiquant des candidats aux élections municipales, qui se tiendront du 7 au 28 octobre 2012. Plusieurs demandes répétées de suppression des vidéos hébergées sur YouTube avaient été formulées, mais ces demandes avaient reçu une fin de non recevoir de la part de direction de Google. "Les lois électorales strictes du Brésil limitent ce que les critiques peuvent dire à la télévision, à la radio et sur Internet à propos des candidats", rappelle Associated Press

L'agence indique que c'est un juge de l'état de Mato Grosso du Sul qui a ordonné l'arrestation de Coelho mardi. Les vidéos concernées contiendraient des "commentaires incendiaires" sur un candidat à la mairie de Campo Grande, à propos d'une prétendue plainte en recherche de paternité. 

Le juge aurait même ordonné la suspension de Google et de YouTube dans tout le pays pendant 24 heures, sans que l'on comprenne bien l'intérêt d'une telle mesure, sauf à ce qu'elle soit purement punitive. Google a bien sûr fait appel de la décision, car il estime qu'il ne peut pas être tenu responsable des vidéos publiées par ses utilisateurs.

L'affaire n'est cependant isolée au Brésil. Deux autres jugements au moins ont été prononcés dans le pays, dont un finalement annulé en appel, dans l'état de Paraiba, qui demandait également l'arrestation  d'un autre cadre de Google pour n'avoir pas supprimé une vidéo critiquant un candidat.

Un juge de l'état de Parana a quant à lui ordonné à Google de supprimer des vidéos critiquant des candidats, en assortissant son jugement d'une astreinte de 500 000 dollars par jour de retard dans l'application du jugement.

Fabio Jose Silva Coelho a été remis en liberté à l'issue de sa garde à vue, contre la promesse écrite de se rendre au tribunal lors de sa convocation prochaine.


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