L'audit ordonné par Samsung est plutôt conciliant avec la firme sud-coréenne. Ordonné suite à l'enquête réalisée par l'organisation China Labor Watch (CLW), qui a révélé l'utilisation d'enfants par des sous-traitant chinois, le rapport affirme qu'aucun mineur de moins de 16 ans n'est employé par HEG Electronics. L'audit note toutefois des lacunes dans d'autres domaines.

L'affaire a éclaté début août. Selon un rapport établi par l'organisation China Labor Watch (CLW) , l'un des sous-traitants chinois de Samsung est suspecté d'employer des enfants de moins de 16 ans pour fabriquer divers produits pour le compte du géant sud-coréen. La proportion de mineurs dans les usines de HEG Electronics atteindrait même 80 % des effectifs lors des vacances scolaires, selon l'enquête de CLW.

Le rapport a en particulier mis en lumière l'utilisation massive de ces jeunes pour réaliser "des tâches dangereuses qui entraînaient des blessures" pour un salaire nettement inférieur à celui de leurs aînés (30 % de moins). Par ailleurs, les périodes de travail sont particulièrement soutenues : 11 heures de travail quotidien, 6 jours par semaine, 26 à 28 jours par mois.

Face au scandale, Samsung a alors ordonné un nouvel audit "aussi tôt que possible" pour faire la lumière sur d'éventuelles irrégularités. Les conclusions de l'enquête signalées par CNET sont désormais connues et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles ne sont pas vraiment défavorables au géant asiatique.

À en croire les enquêteurs envoyés sur place, aucun enfant de moins de 16 ans n'est employé par HEG Electronics. Il y a effectivement des jeunes de moins de 18 ans qui travaillent pour le sous-traitant chinois, mais tous ont au moins 16 ans. Lors de leur enquête, les membres de CLW avaient pourtant évalué entre 50 et 100 le nombre de mineurs de moins de 16 ans employés dans l'usine.

Si l'audit épargne Samsung sur le principal grief, à savoir le travail des enfants, celui-ci met néanmoins en exergue de nombreux problèmes. Sont notamment pointés du doigt l'absence d'accès aux soins médicaux, les heures supplémentaires abusives et les mauvaises conditions de travail. Selon l'audit, HEG Electronics ne respecte même pas la législation chinoise du travail.

"Samsung a demandé que HEG améliore immédiatement ses conditions de travail", a déclaré la firme dans un communiqué. "Si HEG ne parvient pas à atteindre la politique de tolérance zéro sur le travail des enfants, le contrat sera immédiatement rompu". Il reste toutefois une question en suspend : quelle peut donc être la valeur d'un audit ordonné par une société qui est directement pointée du doigt dans un rapport indépendant ?

Cette question est d'autant plus importante que Samsung a déjà été épinglé par le passé sur la qualité de ses audits. China Labor Watch a ainsi rappelé lors de son enquête que l'entreprise sud-coréenne avait fait appel aux services de la société Intertek pour réaliser un audit social dans les usines. Or, les auditeurs d'Intertek sont accusés d'avoir accepté des pots de vin pour fermer les yeux sur les irrégularités.

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