L’Hadopi a adressé cette semaine un questionnaire par courrier aux élus locaux et nationaux. Elle veut connaître leurs besoins pour développer des partenariats locaux afin de sensibiliser les citoyens à la lutte contre le piratage. Bientôt des tracts sur les marchés et des réunions en mairie ?

La communication, pour ne pas dire la propagande, est la principale préoccupation de l’Hadopi. Signe que l’effet des e-mails envoyés dans le cadre de la riposte graduée n’est pas attendu avec beaucoup d’optimisme, la Présidente de l’Hadopi Marie-Françoise Marais a envoyé cette semaine aux élus un courrier et un questionnaire qui leur demande leurs attentes pour relayer la « pédagogie » auprès des citoyens. L’amusant courrier, dont Numerama a eu connaissance (.pdf), a été envoyé à tous les sénateurs, députés, députés européens français, présidents des conseils généraux et présidents des conseils régionaux.

Pour les convaincre de répondre, la présidente de la Haute Autorité rappelle que l’Hadopi assure différentes missions « au titre desquelles elle peut recommander toute modification législative ou réglementaire« .

Elle estime que « pour mener à bien ses missions, la Haute Autorité conduit une politique active et durable d’explication et de pédagogie« , mais explique qu’elle a besoin du soutien des élus sur le terrain. « Cette construction d’un nouveau régulateur, ce travail de sensibilisation, ne peut s’envisager sans votre adhésion, sans votre mobilisation, sans des partenariats concrets avec les maires, conseillers généraux, conseillers régionaux, députés, députés européens et sénateurs« , explique Marie-Françoise Marais.

« C’est en agissant ensemble au plus près des citoyens que nous contribuerons à l’émergence d’une prise de conscience : en soutenant des initiatives locales, en organisant des événements communs, en développant des partenariats constructifs« , ajoute-t-elle.

« Travailler en collaboration avec les élus, insiste-t-elle, réfléchir ensemble, soutenir des initiatives locales, organiser des événements communs, contribuera à faire émerger une prise de conscience sur la nécessité de recourir à un usage responsable des contenus culturels en ligne. »

Les élus ont jusqu’au 8 novembre pour répondre, à des questions essentiellement pratiques. L’Hadopi demande aux élus s’ils ont bien compris la loi et ses enjeux, pour l’expliquer à leur tour, ou demande le type d’outils dont ils auraient besoin dans le cas contraire (plaquette, atelier, powerpoint…). Elle propose un atelier de formation, une lettre d’information sur l’actualité de l’Hadopi, des brochures, etc.

Elle demande aux plus motivés s’ils sont prêts à relayer la communication de l’Hadopi sur leur site internet, dans des dépliants mis à disposition des citoyens, sur leurs pages de réseaux sociaux, etc.

En revanche, jamais l’Hadopi ne demande aux élus s’ils sont inquiets de l’application de la loi ou opposés à ses fondements. Les éventuelles critiques, par exemple sur l’envoi des mails avant la labellisation des moyens de sécurisation, sont laissées au champ « remarques et propositions diverses ».

« Je sais pouvoir compter sur votre soutien ; vous pouvez, en retour, compter sur mon écoute attentive et mon attention la plus vigilante aux interrogations et suggestions dont vous me ferez part« , conclut Mme Marais.

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