Le Parti pirate suédois continue de travailler les nerfs des ayants droit. Après avoir repris l’hébergement de The Pirate Bay, la formation politique a décidé de lancer son propre fournisseur d’accès à Internet. Pour l’heure encore en phase de test, le FAI devrait couvrir tout le pays d’ici la fin de l’été. Le Parti pirate a d’ores et déjà prévu de n’enregistrer aucun log de connexion.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Parti pirate suédois sait occuper l’espace médiatique. Et le mouvement emmené par Rickard Falkvinge l’a démontré ces dernières semaines. Non content d’occuper le Parlement européen grâce à des élections européennes remportées l’année dernière, le Parti pirate suédois a su faire à nouveau parler de lui tout récemment.

En effet, les déboires de The Pirate Bay ont permis au mouvement politique de faire de la survie du célèbre site de liens torrents un véritable enjeu politique. Menacé par différentes actions en justice, poursuivi par des ayants droit locaux ou internationaux, le site a été souvent bousculé depuis quelques mois. Jusqu’à ce que le Parti pirate suédois, historiquement très proche de The Pirate Bay, entre dans la danse et s’investisse du rôle d’hébergeur de The Pirate Bay.

La situation a même évolué de façon tout à fait surprenante, lorsque le Parti pirate suédois a annoncé vouloir héberger The Pirate Bay directement dans l’enceinte du Parlement européen. Comme nous l’écrivions alors, il s’agissait avant tout d’un nouveau calcul médiatique pour renforcer une dynamique favorable à quelques semaines des prochaines échéances électorales, en septembre prochain.

Une fois encore, la formation politique joue la carte de la surprise en lançant son propre fournisseur d’accès à Internet. Affublé d’un nom on ne peut plus explicite (PirateISP, ISP étant l’acronyme anglais de FAI), le fournisseur d’accès à Internet fonctionnera en s’associant à ViaEuropa, une compagnie qui s’occupe également de gérer le service IPREDator.

À la tête de PirateISP, nous retrouvons un certain Gustav Nipe, décrit comme un étudiant en économie et un membre de longue date du mouvement suédois. Selon Torrentfreak, qui rapporte la nouvelle, il sera désormais en charge de diriger le FAI puisque Gustav Nipe est désormais le directeur exécutif de PirateISP.

« Lorsque vous voyez quelque-chose et pensez que c’est cassé, vous mettez au point un correctif pour le corriger » a expliqué le nouveau CEO de PirateISP à Torrentfreak, en référence à la manière de faire des bidouilleurs. Hé bien selon le jeune homme, c’est un peu dans le même esprit qu’est né PirateISP : « avec ce principe, nous sommes en train de lancer un FAI. C’est une façon de lutter contre la société Big Brother« .

Pour l’heure, le projet est encore en version beta. Des premiers tests ont été lancés à Lund, une ville située à l’extrême sud-ouest de la Suède. PirateISP propose pour l’heure une connexion Internet à une centaine de personnes de LKF, un organisme chargé de fournir des logements de qualité à un coût raisonnable.

Point important, PirateISP a d’ores et déjà annoncé à l’occasion d’une conférence de presse à Malmö que le fournisseur d’accès ne s’embarrasserait pas d’historiques de connexion. En clair, PirateISP ne compte pas sauvegarder les logs permettant de connaitre avec précision les activités des abonnés. Une position certes attrayante pour de nombreux internautes suédois, mais qui risque fort d’être bousculée à l’heure où la rétention de certaines informations a le vent en poupe en Europe.

Selon Gustav Nipe, le FAI devrait pouvoir couvrir l’ensemble de la Suède d’ici la fin de l’été. En fonction de l’abonnement, les prix varient entre 243,75 couronnes suédoises et 525 couronnes suédoises par mois. Ramenés en euros, ces prix sont compris entre 25 et 55 euros par mois.

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