Les dispositions pour instaurer un blocage technique au niveau des FAI n’en finissent plus d’être critiquées. Cette fois, c’est l’Association des Fournisseurs d’Accès et de services Internet qui monte au créneau, en estimant que les mesures actuelles sont inefficaces, irréalistes et contre-productives. Rien que ça.

L’article 4 du projet de loi LOPPSI continue de faire couler beaucoup d’encre. En effet, celui-ci exige des fournisseurs d’accès à Internet de bloquer l’accès aux sites pédo-pornographiques. Bien que cette mesure sera encadrée par l’autorité judiciaire, les FAI estiment que cette solution est contre-productive, car inefficace. Selon l’Association des Fournisseurs d’Accès et de services Internet (AFA), la meilleure façon de lutter contre la pédo-pornographie est d’intervenir directement à la source du problème.

« Il est toujours plus efficace d’agir à la source même du contenu, en le faisant retirer par l’hébergeur du site internet, plutôt que de le faire bloquer par les FAI français. Lorsqu’un contenu est bloqué, il reste en ligne, et n’est que temporairement inaccessible puisque la mesure de blocage est facilement contournable. L’auteur du contenu bloqué peut en effet en quelques minutes faire héberger son site sous un autre nom de domaine ou une autre URL, selon la technique de blocage utilisée » a expliqué Carole Gay, la responsable des affaires juridiques et règlementaires de l’association.

« L’internaute souhaitant accéder au site qui fait l’objet du blocage dispose de plusieurs outils de contournement ; il peut notamment demander l’accès au site de façon anonyme, par l’intermédiaire d’un « anonymiseur « , qui lui permettra d’utiliser un DNS non sujet à restrictions. L’internaute peut encore utiliser le DNS d’un FAI étranger, en modifiant l’un des paramètres de sa connexion internet. Enfin, le blocage n’empêchera pas la diffusion de contenus de pornographie enfantine, très nombreux, via les réseaux peer to peer » a-t-elle poursuivi.

L’AFA estime donc que la meilleure manière de lutter contre les « contenus choquants » est de s’en prendre à la source. D’ailleurs, l’association des FAI rappelle qu’un service d’assistance en ligne existe justement à cet effet : Point de Contact. « Le système du retrait à la source conseillé par l’AFA prend une dimension concrète dès 1998 grâce au service de signalement de contenus choquants Point de Contact, et son intérêt est renforcé par l’adoption de la Loi pour la Confiance dans l’Economie Numérique (LCEN) du 21 juin 2004« .

« Une Charte  » contenus odieux  » est alors signée le 14 juin 2004 par l’AFA et ses membres, et la hotline  » Pointdecontact.net  » devient le relais de l’obligation légale des membres de l’AFA« . Dès, lors, « tout contenu potentiellement illégal selon l’article 6 I 7 al.3 de la LCEN reçu par le Point de Contact est transféré aux autorités compétentes (OCLCTIC), à l’hébergeur du contenu si ce dernier est membre de l’AFA, ou à un partenaire du réseau Inhope selon le pays d’hébergement du contenu, afin d’être retiré« .

Et l’association de rappeler le triste épisode du site Aaargh : « une mesure de blocage par l’autorité judiciaire peut avoir des conséquences contraires à l’objectif visé, comme cela a été le cas pour le site négationniste  » Aaargh « , hébergé aux USA : la décision de bloquer ce site en France a contribué à la diffusion de son contenu, et la publicité faite autour de l’affaire a largement participé à la notoriété d’un site au départ confidentiel. Son contenu s’est retrouvé dupliqué très rapidement sur de nombreux sites miroirs, échappant de cette manière aux mesures de blocage mises en place« .

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