Après les services de VPN comme Ipredator qui permettent de masquer ses communications, voici un nouveau business généré par la riposte graduée. WPA Cracker proposer aux internautes de bénéficier d’un service de calcul distribué très puissant pour casser rapidement la clé de protection de n’importe quel réseau WiFi. Et ainsi télécharger avec l’adresse IP d’un autre…

Nous l’avons souvent dit, nous doutons beaucoup que les avertissements envoyés par la Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet (Hadopi) aboutissent un jour à une procédure d’ordonnance pénale, comme le prévoit pourtant la loi. Pas seulement parce qu’il faudra être un téléchargeur particulièrement actif et malchanceux pour être pris plusieurs fois de suite dans les mailles des filets tendus par les sociétés de gestion collective. Mais aussi et surtout parce que le gouvernement, qui prépare une communication massive sur les premiers avertissements envoyés ne pourra pas risquer de voir tout l’édifice de la riposte graduée s’effondrer si un juge prononce la relaxe au motif que les preuves apportées ne sont pas suffisantes.

Or le risque est grand. Comment prouver la « négligence caractérisée » de l’abonné à Internet alors que certains fournisseurs d’accès eux-mêmes sont coupables de négligence, et que même les efforts les plus louables pour protéger son réseau sans-fil peuvent s’avérer inefficaces ?

Pour 34 dollars, WPA Cracker propose aux internautes de mettre à disposition un cluster de 400 processeurs en réseau capables de tester jusqu’à 135 millions de mots de passe en 20 minutes sur n’importe quel réseau WiFi à proximité. Ou 17 $ pour ceux qui acceptent d’attendre deux fois plus longtemps.

Pour peu que votre voisin utilise une expression ou un mot compris dans le dictionnaire de 135 millions de termes, il sera possible de connaître son mot de passe et d’utiliser son réseau WiFi, pourtant protégé, sans qu’il s’en aperçoive. Et si vous piratez, c’est lui qui recevra les lettres d’avertissement et la convocation chez monsieur le juge.

Or comment l’abonné accusé de négligence caractérisée peut-il prouver que son accès était protégé mais qu’il a été piraté par exemple par l’utilisation d’un tel service ? Comment peut-il même prouver que son mot de passe était bien une suite aléatoire de cacactères, et non une expression susceptible de se retrouver dans un dictionnaire ? Soit le juge présume l’abonné coupable, au mépris de la présomption d’innocence, soit il acquittera. Et s’il acquitte, la riposte graduée ne fera plus peur à personne.

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