Alors que la situation paraissait bloquée et confuse depuis plusieurs années, les deux premiers partis pirates français auraient entamé un rapprochement décisif qui pourrait conduire à terme, à une fusion. Gageons que cela n’arrive pas trop tard, les lois étant votées pendant ce temps.

Les récents succès des différents partis pirates européens donnent-ils des ailes à leurs homologues français ? En effet, alors que la situation française exigerait une vraie structuration au sein d’une formation unifiée, le paysage politique national a malheureusement affiché depuis des années un étrange spectacle que bien des internautes ne comprenaient pas vraiment. Nés à l’époque des débats sur la loi DADVSI, ces mouvements étaient à l’origine regroupés dans une même dynamique ; mais suite à des dissensions internes, l’aventure a rapidement tourné court et deux formations sont apparues : le Parti pirate Canal Historique et le Parti Pirate.

La situation aurait pu en rester là si un nouveau challenger n’était pas apparu récemment. Conduit par un étudiant à l’IEP de Paris, ce nouveau parti est né lors des discussions sur Hadopi. Dès lors, pour l’internaute, la situation est devenue ubuesque et illisible : alors que ces trois formations défendent peu ou prou les mêmes thématiques et réfléchissent aux mêmes problématiques, les différents responsables ont préféré poursuivre leur propre bonhomme de chemin chacun de leur côté sans songer à se fédérer. Car au final, les grands perdants de ces querelles stériles étaient bien les internautes eux-mêmes, tandis que les lois étaient votées au fur et à mesure.

Mais la situation pourrait bien changer sous peu. Depuis quelques jours le Parti pirate Canal Historique n’a plus véritablement de forum, hormis un lien pointant justement vers… le Parti Pirate. S’il est sans doute un peu tôt pour saluer ce que beaucoup anticiperont comme le signe d’une prochaine fusion, il faut bien admettre que c’est sans doute une évolution importante d’une situation que beaucoup trouvaient…pour le moins lassante. Il reste à voir jusqu’où cette tendance va conduire, d’autant qu’une fusion ne règle pas le problème du troisième parti politique fraichement constitué. Un problème en chasse un autre finalement.

Si les conditions politiques suédoises et allemandes sont certainement très difficilement comparables avec la tradition politique française, l’arrivée d’un mouvement transversal à tous les partis pourrait toutefois enregistrer quelques succès locaux ou européens. Tout dépendra évidemment de la capacité des différents acteurs à faire un pas vers l’autre et à se souvenir avant tout que la motivation première de leur combat reste la défense des libertés individuelles et de certaines valeurs républicaines et démocratiques à l’heure du numérique.

Rappelons à tout hasard que le parti pirate suédois qui fut moqué par de nombreux commentateurs suédois est devenu une force politique majeure, au point de faire une entrée remarquée au Parlement européen. En Allemagne, c’est le Bundestag, le parlement, qui accueille désormais un nouveau député « pirate ». Si c’est une entrée avant tout symbolique, elle rappelle à la classe politique que les citoyens et en particulier les internautes, n’hésitent plus à se saisir directement de certaines questions.

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