Le Parti Socialiste est-il progressivement en train de convaincre les milieux culturels et médiatiques de l’intérêt d’une licence globale, rebaptisée « contribution créative » ? C’est ce que peut laisser penser (mais le laisser penser seulement) une intervention surprise d’Etienne Mougeotte, patron du Figaro et ancien vice-président de TF1…

C’est une intervention inattendue. Alors que Jean-François Copé bataillait dimanche pour continuer à défendre la riposte graduée malgré la censure du Conseil constitutionnel, c’est le très libéral Etienne Mougeotte qui a opposé avec conviction le projet de « contribution créative » qu’avaient tenté de défendre les députés socialistes au Parlement. L’idée, décrite par le patron du Figaro, serait de « prendre un, deux ou trois euros par abonnement« , pour « financer la création« .

« C’est ce qu’on fait pour les radios et pour les télés, mais ça on n’arrive pas à en discuter« , s’agace même Etienne Mougeotte qui devance la résistance de son invité au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Lorsque Jean-François Copé lui reproche de pousser vers une « fonctionnarisation » des artistes, l’ancien dirigeant de TF1 s’énerve et dénonce une « caricature« .

« Je ne peux pas penser que vous, vous êtes pour ça« , lui reproche Jean-François Copé, qui fait référence aux valeurs d’économie libérale défendues de longue date par Etienne Mougeotte.

Mais effectivement, Mougeotte n’est pas pour une licence globale. Pas du tout.

Il dit d’ailleurs, en propos liminaire, que c’est une très bonne chose que la riposte graduée puisse convaincre les internautes d’arrêter de télécharger. « 70 ou 80 % des internautes auront peur et heureusement, arrêteront le téléchargement« , espère ainsi Mougeotte.

L’ancien cadre de TF1 ne souhaite donc pas du tout légaliser le téléchargement et l’échange de fichiers, mais il soutient simplement l’idée défendue par la Sacem et d’autres organisations culturelles de taxer les FAI sans contrepartie pour les internautes. De la rentrée d’argent sans frais.

Il la défend peut-être avec d’autant plus de conviction que c’est exactement cette idée de fausse licence globale que les journaux papiers, poussés par Libération, veulent proposer au gouvernement à leur propre bénéfice.

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