ebay se fait talonner par Amazon. Jusque là, le site de revente aux enchères a toujours dépassé le libraire en terme de trafic mais l’écart se creuse de plus en plus. Alors, eBay prend des mesures destinées à augmenter ses visites. Et la meilleure technique pour ça, c’est assurément d’augmenter les objets qui y sont revendus. La plateforme a donc revu sa grille tarifaire, notamment en baissant de moitié les frais d’insertion. Sauf que, pour compenser, elle augmente de 8,75 % la commission prise sur les objets les moins chers.

Difficile de deviner ce que ses responsables marketing ont en tête mais en tentant une petite analyse, nous pouvons émettre cette hypothèse : eBay concède du terrain à Amazon tout en cherchant à aller attraper une clientèle ailleurs.

Depuis qu’Amazon a lancé son service d’occasions, de nombreux « gros » revendeurs provenant d’eBay ont migré dessus. La même chose est valable pour les acheteurs fréquents. Souvent déçus de mauvaises expériences sur eBay, ils n’hésitent pas à quitter eBay au profit du service d’Amazon. De toute façon, l’acheteur fréquent, s’il a l’habitude de consacrer pas mal d’argent pour ses achats culturels, est souvent prêt à concéder quelques euros de plus sur Amazon et avoir un service beaucoup plus sûr que sur eBay.

Du côté des revendeurs occasionnels, le premier réflexe reste eBay et ce qui rebute avant tout sont les frais d’insertion. En les baissant, eBay s’assure donc une plus grande clientèle de revendeurs occasionnels (pour qui le choix se pose entre eBay ou la vente directe). En augmentant la commission sur les objets les moins chers, il ne fait qu’accélérer la fuite de ses gros revendeurs vers Amazon (pour qui le choix se pose entre eBay ou Amazon). Ceux-ci trouveront en effet le service d’Amazon plus intéressant, à la fois pour le prix du service, mais aussi parce que la clientèle y est mieux assurée : contrairement à eBay, le client sur Amazon paie dès l’achat.

Bref, eBay a bien conscience qu’Amazon le rattrape sur la ventes d’objets culturels d’occasion (CDs, DVDs, livres). Alors, plutôt que de lui mener une guerre de front sur ce terrain, il préfère aller chercher les revendeurs occasionnels qui rechignent encore à utiliser Internet pour assurer leurs brocantes variées. Ce n’est pas pour ça que son service est plus intéressant pour autant. Il sera juste plus attractif pour les non-habitués et plus contraignant pour les gros revendeurs d’objets culturels.


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