Vous aimez attendre plusieurs secondes qu’une interface réagisse quand vous appuyez sur une touche ? Vous vous passionnez depuis toujours pour les machines automatiques de la RATP ou de La Poste ? Ce site est fait pour vous. Sinon, fuyez.

Deux articles ne font pas une rubrique, mais on peut légitimement déceler chez nous une tendance au masochisme numérique. Après le site web le moins bien designé du monde, que diriez-vous de vous arracher les cheveux sur un simulateur d’input lag ? Derrière ce terme anglophone se cache quelque chose de très simple : le temps que met une action à s’afficher à l’écran après avoir appuyé sur une touche. On l’emploie pour mesurer la réactivité de tous les appareils, des smartphones aux consoles, jusqu’aux services de cloud gaming.

Ce petit site web fort simple va simuler une latence entre le moment où vous appuyez sur la touche de votre clavier et le moment où le caractère va apparaître à l’écran, en ajoutant un délai artificiel. Conçu par la développeuse Monica Dinculescu comme un calembour numérique, il permet de tester vos nerfs face à une interface « qui lag ». Tentez un réglage à 300 ms, ou cliquez sur le bouton Variable Latency Mode et tapez votre texte pour vivre votre pire vie.

Je hais ce paragraphe // Source : Input-Delay

Je hais ce paragraphe

Source : Input-Delay

Plus intéressant : on s’aperçoit que la gêne apparaît en réalité très rapidement. Même à « 10 ms » de décalage, on sent qu’il y a un problème et que l’interface ne réagit pas aussi vite que tapent nos doigts. Ce problème qui n’existe pas dans bien des cas de design numérique devient fondamental dès que du design d’interaction est appliqué, notamment sur smartphone où les interfaces tactiles peuvent très rapidement décevoir leurs utilisateurs. On pense notamment à Android, qui se ferme assez largement encore aux musiciens professionnels à cause d’une mauvaise gestion de la latence côté son, mais le clavier des version bêta d’iOS 13, qui connaît des pics de lag, montre que le souci peut arriver partout.

C’est aussi l’un des principaux facteurs que l’on mesure quand on teste une solution comme Shadow, GeForce Now ou Google Stadia : est-ce que l’ordinateur distant réagit vite et bien à la pression d’une touche de la manette ? Si la latence est trop élevée, le confort n’est plus au rendez-vous. Un constat encore plus évident dans les jeux vidéo.

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