La France et les États-Unis seront reliés par un câble transatlantique de Google à l’horizon 2020. L’entreprise s’assure la propriété du dispositif destiné à améliorer son cloud, ce qui devrait aussi lui donner un avantage concurrentiel.

Google veut tendre un câble sous-marin sous l’océan Atlantique, reliant la France et les États-Unis : dans une publication de blog, Jayne Stowell, la négociatrice stratégique des infrastructures globales chez Google, a présenté le 17 juillet 2018 ce projet de grande envergure.

« Aujourd’hui, nous annonçons notre nouveau projet privé de câble sous-marin : Dunant. Ce câble traverse l’océan Atlantique de Virginia Beach, aux États-Unis, jusqu’à la côte atlantique française, et étendra notre réseau — qui est déjà le plus important au monde — pour nous aider à mieux servir nos utilisateurs et nos clients. Le câble Dunant devrait être en service à la fin de l’année 2020 », annonce la représentante de l’entreprise.

Le nom du câble est un hommage à Henri Dunant, l’homme d’affaires franco-suisse qui a fondé la Croix-Rouge en 1859. Ce câble doit permettre de « compléter l’un des itinéraires d’Internet les plus utilisés, et supportant la croissance de Google Cloud ».

Un projet privé

Google précise avoir travaillé avec TE SubCom, une entreprise spécialisée dans les technologies de communications sous-marines. Elle doit aider Google à concevoir et installer ce câble « à large bande passante, à faible latence et aux connexions hautement sécurisées entre les États-Unis et l’Europe ».

Jayne Stowell répond également à la question, fréquemment posée, de savoir pourquoi Google a décidé de construire lui-même ce câble. En effet, l’entreprise aurait pu choisir d’acheter la capacité d’un câble existant (ou d’un autre câble en cours de construction), ou de se regrouper avec d’autres partenaires dans un consortium pour construire un câble commun. La troisième option, qui a été retenue, est de le construire soi-même.

« Toutes ces options ont des avantages et des inconvénients différents, et nous utilisons une combinaison des trois méthodes pour mieux servir nos clients », avance la représentante de Google. Si l’entreprise a choisi la solution privée pour Dunant, elle explique avoir travaillé en consortium sur la fabrication d’autres câbles, comme Havfrue — qui s’étend des États-Unis au Danemark.

En évitant de passer par un consortium, Google s’assure un avantage concurrentiel

Le fait que Dunant soit un câble qui n’appartient donc qu’à Google n’est pas anodin : il devient le premier câble transatlantique à être la propriété intégrale d’une entreprise, autre qu’une entreprise de télécommunications. Comme le relève Business Insider, ceci confère à Google une plus grande maîtrise de la capacité et de l’itinéraire de Dunant. Cela pourrait se traduire dans un avantage concurrentiel sur d’autres services qui se reposent sur un câble géré par un consortium. C’est le cas, notamment, de Microsoft Azure et Amazon Web Services.

En dehors de l’océan Atlantique, Google possédera également bientôt un autre câble opérationnel : en 2019, le câble Curie devrait entrer en service pour relier Los Angeles au Chili.


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