C’est le New York Times qui rapporte l’affaire. Alertée par la RIAA, la police a débarqué mardi soir dans les bureaux de DJ Drama, l’une des personnes les plus influentes dans le hip-hop et le rap américain. « Dans le monde du hip-hop, peu de cadres de la musique ont davantage d’influence que DJ Drama », rappelle le NYT qui indique que la police a saisi chez lui 81.000 disques, quatre véhicules, des appareils d’enregistrement, et « d’autres biens qui procèdent d’un faisceau d’activités illicites ». Il était accompagné d’un autre artiste, Don Cannon, lui aussi arrêté.
Un DJ bloggeur qui a vu l’arrestation à la télévision témoigne : « Fox News a couvert l’arrestation de DJ Drama et de Don Cannon comme s’ils vendaient des kilos de cocaïne à des enfants de l’école primaire ». « Vous auriez juré que DJ Drama écrivait des lettres personnelles à Osama Ben Laden, vue la façon dont ils l’ont coffré », renchérit-il. Et pourtant non. Si la RIAA a demandé à la police d’Atlanta d’intervenir, c’est parce que l’influent DJ réalisait des compilations de hip-hop (des « mixtapes ») sans avoir l’autorisation des maisons de disques. Ces mixtapes se retrouvaient ensuite sur les étals de disquaires « underground »… ou sur iTunes.
Pour la RIAA, il n’y a pas de différence de traitement entre une mixtape et du piratage. « Que ce soit une mixtape ou une compilation ou quoi que ce soit, ça n’a pas d’importance », a indiqué à MTV News Brad Buckels, le patron de la section anti-piratage à la RIAA. « Si c’est un produit qui viole la loi, ça devient une cible ».
Le problème pour la RIAA, c’est que les premiers demandeurs de ces mixtapes sont les artistes eux-mêmes. Lorsque DJ Drama place un nouvel artiste dans une de ses célèbres « Gangsta Grillz », la chose est vécue comme un évènement et un profond honneur par l’artiste sélectionné. Le New York Times indique que les rappeurs qui veulent percer aujourd’hui doivent à tout prix passer par les mixtapes, beaucoup plus efficaces que les maisons de disques pour les promouvoir. C’est notamment comme ça que s’est fait connaître 50 Cent. Et DJ Drama produit parmi les mixtapes les plus influentes des Etats-Unis. Il y place des remixs inédits, des extraits de titres à venir, des impros, des morceaux jamais destinés à sortir dans les bacs… Mais il utilise aussi des titres et surtout des samples dont les droits sont détenus par les maisons de disques membres de la toute-puissante RIAA.
Placé en détention provisoire, DJ Drama a pu sortir après le versement d’une caution de 100.000 dollars. Et l’incompréhension et la colère monte parmi les artistes et la blogosphère. « Donc la RIAA agit contre des artistes maintenant ? C’est pour ça que je n’achète pas de musique des labels membres de la RIAA », écrit l’un d’entre eux. « Dans un monde parfait, le public hip-hop, et tous ces imitateurs de gangsta, et la légion de revendeurs qui vivent de leur culture sous-terraine, se lèveraient et se dresseraient devant le siège de la RIAA en faisant du voodoo et en jetant des corbeilles d’ordures avec des trébuchets astucieusement construits
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