Outre ses conseils de drague, Steve Jobs est revenu dans une interview pour Newsweek sur le problème de l’interopérabilité de l’iPod. Un problème, quel problème ?

Lorsqu’un internaute consommateur achète une chanson sur iTunes à 99 centimes, elle ne peut être lue que sur le logiciel iTunes ou sur un baladeur iPod fabriqué par la firme de Cupertino. La seule possibilité de transférer une chanson d’iTunes vers un baladeur d’une autre marque est de graver la chanson sur un CD et de la numériser avec un autre logiciel en MP3, ce qui n’est ni pratique, ni économique, ni intuitif pour le consommateur lambda.

Mais pour Steve Jobs, le patron d’Apple, il n’y pas de quoi fouetter une pomme. « Pensez-vous qu’il soit loyal envers le consommateur que les chansons qu’ils achètent chez Apple ne fonctionnent que sur iTunes et sur l’iPod ?« , demande Newsweek. Réponse de l’intéressé : « Bah, ils le savaient depuis le départ« .

Vu sous cet angle… Mais est-ce bien vrai ? Empiriquement, il semble qu’une proportion non négligeable d’utilisateurs d’iTunes ne savent pas qu’ils sont condamnés à garder un iPod s’ils veulent continuer dans quelques années à écouter leurs chansons en dehors de chez eux. La stratégie d’Apple s’est d’ailleurs forgée de façon à mettre d’abord en valeur l’iPod pour ensuite conduire les consommateurs vers iTunes (un logiciel qu’il faut obligatoirement installé pour synchroniser l’iPod), puis retenir les consommateurs sur l’iPod grâce aux ventes de chansons iTunes. La boucle était ainsi bouclée et bien serrée.

Personne ne demande l’interopérabilité, selon Apple

« A un moment vous disiez, ‘quand nos clients le demanderont, alors que nous envisagerons l’interopérabilité’« , rappelle le journal. « Personne ne l’a jamais demandé« , réplique Steve Jobs. « Les gens savent pertinemment que lorsqu’ils achètent de la musique sur iTunes elle se joue sur un iPod, et donc nous ne cherchons pas à cacher quoi que ce soit ici« , estime-t-il.

Après le débat ouvert par le parlement français, les autorités de régulation de la consommation des pays scandinaves ont pourtant lancé une procédure à l’encontre d’Apple, entre autres sur fond d’interopérabilité. Apple aurait fait « des progrès surprenants« , a commenté récemment le responsable des négociations avec Apple pour la Scandinavie, Bjorn Erik Thon. Mais visiblement, l’interopérabilité n’était pas au programme des progrès réalisés.


Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.