Est-il raisonnable de fournir certains outils numériques aux jeunes enfants ? Et faut-il les autoriser à s’inscrire sur des services en ligne alors qu’ils n’ont pas encore atteint le stade de la puberté ? Ces questions sont désormais courantes dans les familles, à l’heure où les nouvelles technologies sont partout.
Les entreprises qui cherchent à conquérir ces bambins, elles, sont moins hésitantes. La preuve avec Facebook, qui a lancé début décembre, mais uniquement aux États-Unis, une application de messagerie instantanée dédiée aux enfants de moins de 13 ans. Le logiciel, disponible sur iOS, vient maintenant d’arriver sur Android. Le mode de fonctionnement ne change pas par rapport à ce qui a été annoncé pour iOS.
Messenger Kids a été conçu en partenariat avec des associations familiales comme National PTA et Blue Star Families. L’outil est compatible avec la loi américaine COPPA (Children’s Online Privacy Protection Act) et les parents doivent jouer un rôle actif, en validant systématiquement les conversations de leurs enfants avec un nouveau contact et en surveillant la liste des contacts approuvés.
L’initiative ne fait toutefois pas l’unanimité outre-Atlantique, à l’image de cette lettre ouverte adressée fin janvier à Mark Zuckerberg. De nombreux pédiatres, mais aussi des universitaires, des psychologues, des psychiatres, des médecins ont demandé au réseau social américain de renoncer à Messenger Kids. Une requête soutenue par bon nombre d’associations spécialisées
« Les enfants les plus jeunes ne sont tout simplement pas prêts à avoir des comptes sur les réseaux sociaux. Ils ne sont pas suffisamment âgés pour naviguer dans les complexités des relations en ligne, ce qui entraîne souvent des malentendus et des conflits, même parmi les utilisateurs plus mûrs », expose cette coalition d’organisations et de spécialistes, notamment de la petite enfance.
« Les enfants les plus jeunes ne sont tout simplement pas prêts à avoir des comptes sur les réseaux sociaux »
« Ils n’ont pas non plus une compréhension approfondie de la vie privée, y compris ce qu’il convient de partager avec les autres et qui a accès à leurs conversations, photos et vidéos », poursuivent les signataires, regroupés sous l’égide de la campagne appelant à limiter les actions de marketing en direction des enfants (CCFC), même s’ils admettent « que toutes les relations ne peuvent pas être face à face ».
Et pour appuyer leur demande, ils évoquent l’existence d’un nombre croissant d’études qui pointent les effets néfastes d’un usage excessif numérique sur les plus jeunes. Et selon eux, à cet âge, la pratique d’un outil comme Messenger Kids ne peut être qu’excessive. Mais la demande des signataires n’a pas été suivie. Le site n’entend pas, manifestement, s’écarter d’un segment de marché à conquérir.
Surtout au regard du désintérêt qui existerait à l’égard du réseau social chez les ados et les jeunes adultes.
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