Plusieurs spécialistes en vie privée de l’université de Georgetown s’inquiètent de l’utilisation de la reconnaissance faciale pour fluidifier l’enregistrement dans certains aéroports américains. Ils dénoncent une pratique intrusive qui ne laisse aucune alternative aux voyageurs.

Pour éviter des dérives, le recours à la reconnaissance faciale dans certains aéroports américains — prôné pour une fluidification de l’enregistrement — gagnerait à être encadré : c’est ce qu’affirment des spécialistes en vie privée de l’université de Georgetown dans une étude parue le 21 décembre.

Ils s’alarment de l’essor de cette pratique mise en place à l’enregistrement par certaines compagnies aériennes dans les aéroports internationaux de grandes villes comme New York, Chicago, Boston, Washington, Los Angeles ou encore Houston — et sur le point de s’étendre dès 2018.

« Tel qu’il est actuellement prévu, le programme représente une intensification du scannage biométrique des Américains, et il n’existe aucune règle pour le limiter » affirment les auteurs. Ce que le département de la sécurité intérieure des États-Unis ne nie pas : « Le seul moyen de vous assurer que vous ne faites pas l’objet d’une collecte d’informations biométriques quand vous voyagez à l’international consiste à vous abstenir de voyager. »

aéroport arrivée foule

Un système également testé en France

Fin 2016, une étude de l’université de Georgetown s’alarmait déjà du fait que la moitié des adultes américains ont leur visage enregistré dans une base de données de reconnaissance faciale.

Le sénateur démocrate Ed Markey, également opposé à ce programme, dénonce pour sa part le taux de précision de 96 % poursuivi par le département de la sécurité intérieure : « Cela signifie que 4 % des voyageurs sont enregistrés inutilement. […] Quand les citoyens américains quittent le pays, ils ne devraient pas avoir à choisir entre leur sécurité et [le respect] de leur vie privée. »

En cas d’essor au-delà de cette phase pilote, le recours à la reconnaissance faciale pourrait de fait s’étendre dans d’autres pays du monde. En France, l’aéroport Paris-Charles de Gaulle le teste déjà.


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