Inspiré par le succès des bitmojis de Snapchat et des stickers en Asie, Google a souhaité proposer une killer-feature pour les accros aux drôles de personnages virtuels qui peuplent nos messageries. Un procédé de machine learning pour créer, instantanément, un pack d’emojis à votre effigie.

Google Allo, malgré ses lacunes en matière de sécurité, offre un des meilleurs services de messagerie instantanée à l’heure actuelle. Malheureusement, sa sortie tardive sur le marché et la concurrence violente opposée par Messenger de Facebook l’empêche de se démocratiser. Vous ne serez pas surpris de trouver moins d’une petite dizaine d’utilisateurs dans votre entourage à utiliser l’application de Mountain View.

google-allo

Ce succès en demi teinte n’empêche pas Google de croire à son produit et d’y investir ses efforts. On observe par exemple que la première version francophone de l’Assistant de la firme a d’abord été déployée sur Allo. Aujourd’hui c’est une autre fonctionnalité, plus anecdotique mais amusante, qui attire l’attention sur la messagerie instantanée : des stickers générés pour vous par une intelligence artificielle.

Le principe développé par Google s’approche très fidèlement des ingrédients du succès des bitmojis de Snapchat. En partant d’un patron simple pour couvrir une infinité d’apparences, le programme développe une série, renouvelable et personnalisable, de stickers ou d’emojis. Mais à la différence de Snapchat qui exige à l’utilisateur de créer lui-même son personnage, Google préfère utiliser un simple selfie pour générer votre mascotte grâce à l’IA.

Au-delà du caractère amusant de la fonctionnalité, Google vante une performance et des avancées de son réseau neuronal. Rappelons que la messagerie s’appuie déjà fortement sur l’intelligence artificielle, à la fois pour prévoir vos réponses et répondre à vos questions grâce à Assistant.

L’équipe qui a dirigé le projet des stickers détaille les difficultés rencontrées dans la création et l’entraînement de leur intelligence artificielle. Habituée à reconnaître les objets et leur sens grâce à des modèles connus et une détection des pixels, l’IA a du ré-apprendre à voir les visages humains et les variables qui les constituent. Ainsi, l’équipe explique les différentes étapes qui ont conduit à la création d’un nombre de propositions très élevé (5,63e17 modèles).

Google précise notamment une réflexion toujours intéressante : pour ne pas souffrir des symptômes de la vallée dérangeante (uncanny valley), les ingénieurs ont laissé leur place aux artistes pour terminer le travail d’essentialisation des visages et expressions humaines.

Pour rappel, l’uncanny valley est l’étonnant rejet humain de tout les produits dont l’apparence s’approche trop de l’espèce tout en s’en différenciant suffisamment pour créer un sentiment de malaise. Trop ressemblant, les stickers auraient été dérangeants. Ici, selon Google, ils sont l’incarnation d’une vison poétisée et humoristique de nous-même. Ce qui apparaît comme plus rassurant qu’un réplica de notre apparence.

Notez que la fonctionnalité est en cours de déploiement, elle devrait apparaître dans les prochains jours en France. 


Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !