Certains pourraient y voir un pied de nez aux États-Unis : la Chine lance un visa K pour attirer les talents technologiques étrangers. Présenté pour la première fois en août et proposé depuis le 1ᵉʳ octobre 2025, le document est décrit par les autorités chinoises comme un titre de séjour qui vise les jeunes diplômés étrangers en science, technologie, ingénierie et informatique (STIM). Il promet aux internationaux de pouvoir venir étudier et travailler en Chine sans avoir besoin d’être parrainé par un employeur local.
Washington fait payer le rêve américain
Cette option pourrait intéresser les travailleurs étrangers qui rêvaient jusqu’ici de travailler dans la Silicon Valley, haut lieu technologique des États-Unis, car le pays demande aux entreprises depuis le 21 septembre 2025 de payer 100 000 dollars – soit 85 000 euros – pour pouvoir faire venir dans leurs locaux des immigrants talentueux par le biais du visa H-1B. L’objectif est de donner la priorité à la main-d’œuvre qualifiée américaine.
D’une période initiale de trois ans prolongeable à six ans, pour des étrangers parrainés par un employeur, Washington a approuvé environ 400 000 visas H-1B en 2024, dont les deux tiers étaient des renouvellements. 71 % des bénéficiaires sont d’origine indienne. La Chine mise sur cette situation pour récupérer les meilleurs talents américains, en pariant sur le fait qu’ils pourraient être réfractaires à la nouvelle politique des États-Unis.
La xénophobie gagne du terrain, y compris en Chine
Reste un problème pour la Chine : il lui faut maintenant convaincre les talents étrangers d’émigrer chez elle. La surreprésentation des Indiens dans les statistiques américaines a généré en Chine des théories du complot selon lesquelles les Indiens envisageraient d’utiliser ce visa pour immigrer massivement en Chine. Un article indien comparant le visa K au H-1B a largement été repris en Chine, suscitant de l’inquiétude et de la xénophobie sur les réseaux sociaux de l’Empire du Milieu, qui comptait 0,1 % d’immigrants en 2020 selon une estimation de l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale.
Les pouvoirs publics ont souhaité calmer le jeu en faisant intervenir les médias d’État sur la question, comme le Global Times qui a publié un article en faveur du nouveau laisser-passer intitulé « le visa K chinois vise à promouvoir les échanges et la coopération entre les jeunes talents scientifiques et technologiques ». Le pays doit maintenant rassurer les talents étrangers, qui pourraient préférer une Amérique politiquement hostile, mais avec des entreprises accueillantes, plutôt qu’un pays qui se méfie de l’arrivée d’étrangers.
Ma durée exacte de validité et le montant des frais liés au visa K n’ont pas été précisés, tout comme les éventuelles aides à l’emploi ou le parrainage familial qui pourraient y être liés. Reste encore à apprendre le mandarin, langue encore peu étudiée dans le monde.
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