Il y a un avant iTunes et un après iTunes. Avant, les majors se plaignaient du piratage et traitaient tous les internautes de voleurs. Après la sortie d’iTunes Music Store, les majors traitaient toujours les internautes de voleurs, mais elles ont cru pouvoir leur vendre des morceaux à l’unité comme de simples tomates, à 99 centimes l’unité. Le modèle iTunes, qui ne répondait qu’aux seuls intérêts marketing d’Apple, est en voie de disparition.

Martin Olausson, chercheur à l’institut Strategy Analytics’ Broadband Media & Communications, l’affirme : « les téléchargements ont tendance à être trop chers« . « Si vous vouliez télécharger 10.000 chansons à 99 centimes chacune, vous parleriez de beaucoup d’argent« , précise-t-il.

Or 10.000 chansons à 99 centimes l’unité, c’est précisémment le modèle auquel l’industrie du disque voudrait voir tous les internautes adhérer. C’est en effet la capacité d’un baladeur de 40 Go, qu’il ne faut surtout pas remplir avec autre chose que de la musique achetée légalement.

L’on se rend compte de l’absurdité du modèle sur lequel Apple s’est toutefois assuré les grâces à la fois du public et de la filière musicale. Mais ce modèle s’essoufle. « Alors qu’iTunes et d’autres magasins en ligne ont attiré des millions de consommateurs en vendant des téléchargements de chansons ou d’albums, de nouveaux concurrents entrent sur le marché avec des services sur abonnement qui laissent les consommateurs télécharger un nombre illimité de pistes sur leurs PC et autres équipements pour une somme mensuelle fixe« , constate l’institut de recherche.

Avec l’arrivée de Yahoo Music Unlimited, le modèle iTunes semble définitivement sur une mauvaise pente. En France, l’on attend encore les premiers modèles basés sur la technologie Janus de Microsoft, qui autorise ce genre de services à abonnements. Virgin Mega, la plateforme française la plus visitée, a cependant déjà refusé de s’investir sur ce marché, considérant que vendre des abonnements n’était pas son métier.

Mais le modèle sur abonnement lui-même est en position difficile.

Complémentaire au téléchargement, l’accès illimité sur abonnement ne peut et ne doit se suffir à lui-même. Sans même aborder la question évidemment essentielle des DRM, comment d’abord justifier socialement qu’un individu en situation financière délicate passagère se retrouve soudainement privé de toute la musique qu’il aime ?

C’est toute la question sociale du droit de propriété opposé au droit d’accès qui doit être posée. La propriété intellectuelle de l’un justifie-t-elle de déposséder tous les autres ?

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