Nous sommes tous des pirates« A l’heure où des dizaines d’internautes vont bientôt passer en jugement pour avoir téléchargé des fichiers musicaux sur des logiciels P2P, nous
dénonçons cette politique répressive et disproportionnée, dont sont victimes quelques boucs émissaires. Comme cinq millions de français, au moins, nous avons, nous aussi téléchargé un jour de la musique en ligne et sommes donc des délinquants en puissance. Nous demandons l’arrêt de ces poursuites absurdes. Nous proposons l’ouverture d’un large débat public, impliquant le gouvernement, tous les acteurs de l’industrie musicale, tous les artistes, afin de parvenir à une meilleure défense du droit d’auteur, mais aussi les consommateurs afin de trouver ensemble des réponses équitables et surtout adaptées à leur époque. »
Voici le texte de l’appel lancé par Le Nouvel Observateur ce mercredi 2 février. Parmi les signataires, Manu Chao, Matthieu Chedid (pendant que le père pose pour le SNEP, symbole d’un conflit générationnel ?), Mickey 3D, Jean Louis Aubert, Bénabar, Bob Sinclar, Tryo, Yann Tiersen, Khaled et bien d’autres artistes. Mais aussi Ségolène Royal, Dominique Voynet, José Bové, et beaucoup, beaucoup d’autres signataires.
Tous les internautes qui se reconnaissent dans l’appel peuvent également signer :
http://permanent.nouvelobs.com/php/petition6/
Dans l’article qui accompagne cet appel, Le Nouvel Obs dénonce. « L’idée que la piraterie est la cause de tous les maux de l’industrie musicale a fait son chemin dans les têtes. A tort.« . L’hebdomadaire soutient l’idée qu’il faut débattre d’une licence légale qui permettrait aux internautes de partager des œuvres sans être poursuivis, et aux artistes d’en être rémunérés :
« Les internautes doivent nécessairement payer un abonnement à l’internet pour télécharger [les morceaux de musique]. Ils doivent avoir un ordinateur et un player pour les écouter ou bien un baladeur numérique. La vente de ces lecteurs MP3 explose. La musique génère donc, directement ou indirectement, aujourd’hui un chiffre d’affaires énorme. Le ponctionner pour le reverser aux artistes est une solution envisageable.«
Puis le journal attaque et demande à l’industrie du disque des explications : « Pourquoi avoir sacrifié ou presque le marché du single (bien avant l’explosion du P2P), obligeant ainsi les consommateurs à acheter 15 morceaux ou rien ? Pourquoi la grande distribution propose-t-elle une offre si réduite ? Comment justifier des baisses de prix, pendant un temps seulement, qui font qu’un consommateur paie 20 euros le lundi un album qui en vaudra seulement 8, une semaine après ?« .
Ouf ! Merci au Nouvel Observateur pour oser. Il s’agit de la première grande publication nationale à s’opposer ainsi publiquement (et avec quelle force !) aux poursuites judiciaires et à l’hypocrisie de l’industrie musicale dans son ensemble. A notre connaissance, il s’agit tout bonnement d’une première mondiale. Nous ne pouvons croire un instant que l’hebdomadaire ne provoque pas un véritable électrochoc avec cet appel.
Le vrai débat est lancé. Tâchons d’y participer avec le plus de sincérité et d’objectivité possible…
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