Pour les Jeux olympiques de Paris, la gendarmerie nationale déploiera dans ses hélicoptères le dispositif SéSé. Celui-ci est capable de capter les signaux Wi-Fi des drones pour savoir leur position. Cela doit éviter aux hélicos une collision aérienne.

400 000 drones en 2017, 2,5 millions en 2021. C’est peu dire si le marché des drones en France a largement explosé. Même si les pilotes de drones de loisir ont des règles bien précises à suivre, celles-ci sont parfois enfreintes. Et, de façon générale, les cieux sont désormais relativement encombrés, en particulier à basse altitude.

C’est dans ce contexte que la direction générale de l’Armement a confirmé le lundi 8 avril 2024 le déploiement du dispositif SéSé (acronyme pour Système d’écoute du Signalement électronique). Son principe ? Détecter les signaux Wi-Fi émis par les drones pour connaître leur position en temps réel aux alentours.

En effet, « les drones représentent une menace réelle et croissante pour la sécurité aérienne, en particulier en raison du risque de collision avec des aéronefs. » C’est vrai pour les engins civils évoluant dans les couches basses de l’atmosphère, c’est vrai également pour les véhicules militaires pendant leurs opérations.

Dix hélicoptères équipés pour les JO de Paris

Un dispositif comme SéSé intéressera tout particulièrement les hélicoptères, qui évoluent souvent à quelques centaines de mètres d’altitude. D’ailleurs, on le retrouvera en action pendant les Jeux olympiques d’été à Paris, car dix hélicoptères de la gendarmerie nationale seront équipés pour assurer des missions de sûreté aérienne.

Le Système d’écoute du Signalement électronique, dont la genèse remonte à 2020 au sein du laboratoire d’innovation de DGA Essais en vol, profite d’un paysage législatif favorable. En effet, la signalisation de ces engins est devenue obligatoire la même année. L’exigence était alors de fixer une balise Wi-Fi sur les drones de plus de 800 g.

Source : Unsplash
Un drone civil. // Source : Unsplash

Depuis, le seuil a été abaissé à 250 g, sous l’influence d’une réglementation européenne de 2021. La DGA confirme d’ailleurs que tous les drones civils de ce gabarit (et plus) « doivent diffuser en Wi-Fi leur position et un numéro d’identification, comme une plaque d’immatriculation virtuelle, pour être directement détectables par les forces de l’ordre. »

La portée du Wi-Fi, selon la génération de la norme, atteint quelques centaines de mètres en extérieur.

Le montant d’un dispositif SéSé n’est pas précisé, mais la DGA le décrit comme une « solution à bas coût ». Elle est aussi « facile d’utilisation » et « rapidement [déployable] sur une flotte d’hélicoptères ». On devine que le système sera conservé au-delà des JO et des Jeux paralympiques, qui s’achèveront début septembre 2024.

La gestion des drones durant les JO constitue d’ailleurs l’un des points majeurs de la sécurisation des Jeux olympiques, avec la lutte contre les cyberattaques et les ingérences en ligne. Hormis SéSé, d’autres moyens sont prévus, y compris offensifs pour aveugler ou brûler des aéronefs sans pilote, ou pour les intercepter avec des drones dédiés.

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