La guerre de l’intelligence artificielle, c’est aussi la bataille pour l’accès aux données pour l’alimenter. Cette analyse, Microsoft la partage manifestement, à en croire une information rapportée par Bloomberg le 25 mars. L’agence de presse soutient que le géant des logiciels a pris des dispositions pour empêcher d’autres chatbots de se servir de Bing pour travailler.
Bing est le moteur de recherche que Microsoft a conçu pour concurrencer Google. Sa part de marché dans le monde est anecdotique — vers les 3 % dans le monde, très loin de Google et de ses 93 %. Il n’en demeure pas moins que Bing a son propre outil de pour parcourir le web, déceler de nouvelles pages, les référencer et repérer du nouveau contenu.
Cette indexation du web, Microsoft la met à disposition à travers des accords passés avec d’autres moteurs de recherche. Par exemple, DuckDuckGo et Yahoo exploitent en partie l’index du moteur de recherche, pour afficher des résultats. De cette façon, ils peuvent s’épargner une partie du travail laborieux consistant à scanner les pages du web pour être à jour.
L’index de Bing est interdit aux autres chatbots
Or, cette utilisation semble désormais assortie d’une règle : les chatbots rivalisant avec celui accompagnant Bing (il s’agit d’une déclinaison de ChatGPT, avec le modèle de langage GPT-4, dévoilé à la mi-mars) n’ont pas le droit d’utiliser l’index de Bing pour générer des résultats. Des sources anonymes ont signalé ce serrage de vis à nos confrères.
Deux moteurs de recherche, non nommés, sont concernés par ce rappel à l’ordre, qui a eu des accents de mise en garde, selon les informations de Bloomberg. La firme de Redmond considèrerait que l’emploi de son index par un chatbot concurrent irait au-delà du contrat passé avec les moteurs de recherche tiers. Cela entraînerait alors une violation de l’accord entre les deux parties
Il y a une probabilité assez élevée pour que DuckDuckGo soit ciblé par l’injonction. Début mars, l’entreprise annonçait le lancement de DuckAssist, une IA semblable à ChatGPT. Ce chatbot répond aux questions « en scannant un groupe de sources spécifiques », comme Wikipédia. La fondation Wikimédia ne voit aujourd’hui pas de difficulté à utiliser l’encyclopédie dans ce cadre.
Le recadrage de Microsoft s’inscrit dans un mouvement plus général de restriction d’accès sur les technologies de l’IA. On a vu OpenAI, l’entreprise derrière ChatGPT, rejeter le mouvement open source avec GPT-4. Facebook a aussi chassé des dépôts liés à LLaMA, son modèle de langage. Et la direction de Google apparaît aussi bien plus frileuse à l’idée d’ouvrir les projets.
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