C'est un vote avant tout symbolique, mais dont la portée politique est considérable. Le Parlement européen vient d'adopter ce jeudi en session plénière une résolution appelant à scinder Google en deux entités distinctes, afin de régler une bonne fois pour toutes les critiques visant la firme de Mountain View, qui est suspectée d'abuser de sa position dominante dans la recherche pour favoriser ses services.
Le texte, qui n'est pas juridiquement contraignant, est un signal fort envoyé à la Commission européenne, qui enquête sur les activités de Google. Il pousse en effet Bruxelles à accentuer ses pressions contre la firme américaine. Rappelons que cela fait quatre ans que la procédure pour abus de position dominante est ouverte et deux ans que les grands chapitres des griefs retenus contre Google sont connus.
La résolution votée aujourd'hui ne mentionne évidemment pas spécifiquement Google. Mais avec une part de marché supérieure à 90 dans les principaux pays européens (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni), qui peut croire que les eurodéputés avaient en fait d'autres moteurs de recherche dans le collimateur, dont le poids sur le Vieux Continent est insignifiant ?
Dans la résolution, il est reconnu que "le marché de la recherche en ligne est d'une importance particulière pour assurer des conditions de concurrence au sein du marché unique". Elle encourage la Commission à poursuivre son enquête sur les pratiques des moteurs de recherche et lui demande d'empêcher tout abus qui pourrait provenir ce ceux en charge de la gestion de ces moteurs.
"L'indexation, l'évaluation, la présentation et le classement par les moteurs de recherche doivent être impartiaux et transparents", indiquent les eurodéputés, qui ajoutent que ces services, au regard de leur rôle dans l'accès à l'information et de la nécessité de faire respecter les règles de concurrence, devraient être réorganisés de façon à séparer le travail de recherche du reste des activités commerciales.
De nombreuses voix, en France et ailleurs en Europe, ont souligné le poids très important que Google a pris ces dernières années sur le web et certaines d'entre elles souhaitent désormais que la firme de Mountain View soit effectivement démantelée. Un rapport du président de la SNCF va dans ce sens, tout comme le ministre de la justice allemand.
Numerama a suggéré dès 2010 l'idée de scinder Google en deux entreprises, afin de garantir sa neutralité dans la manière dont l'information est hiérarchisée lorsque une requête implique ses autres produits. Car Google est juge et partie : il est à la fois moteur de recherche et fournisseur de services dont la visibilité est cruciale pour ses rentrées d'argent. Il y a de fait une tentation d'abuser de cette position privilégiée.
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