Qwant est quelque peu agacé des références permanentes à Google dans les médias, que le moteur de recherche assimile à de la publicité clandestine. L'entreprise a écrit au CSA dans l'espoir que ces mentions soient mieux régulées.

Avec une part de marché dépassant les 90 % dans la recherche en ligne, c'est peu de dire que les Français sont dépendants de Google. Selon le baromètre des moteurs de recherche publié par AT Internet pour le mois de février, plus de 9 internautes sur 10 passent par la solution de la firme de Mountain View, ne laissant que quelques miettes aux concurrents.

L'omniprésence de Google dans le paysage numérique français a de fait certaines conséquences. Très rares sont les émissions télévisées ou radiophoniques à mentionner un rival de Google lorsque le sujet de la recherche sur le web est abordé. Il existe pourtant de nombreuses alternatives à disposition des médias pour contrebalancer les références systématiques à Google.

Manifestement préoccupé par ce déséquilibre, le moteur de recherche Qwant a écrit au conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour dénoncer ce qu'il considère comme de la publicité clandestine, une pratique justement sanctionnée par l'organe régulateur de l'audiovisuel dès lors qu'est constatée la réglementation existante sur la base de plusieurs critères qui sont passés en revue pour l'occasion.

"Une telle référence unique et systématique au profit d'un seul acteur économique représente un message publicitaire dissimulé en faveur de cette société, au détriment de tous les autres moteurs de recherche existants", argumente Qwant dans sa missive, que le quotidien Les Échos a pu consulter, rappelant au passage qu'un précédent existe avec les réseaux sociaux Facebook et Twitter.

"Désormais, après un rappel à l'ordre, tout le monde à la télévision fait référence aux 'réseaux sociaux'. Et l'on sait très bien qu'on parle en fait de Facebook et de Twitter", a relevé Jean-Manuel Rozan, le cofondateur et président de Qwant. En 2011, le CSA avait interdit aux chaînes de citer leurs pages Facebook et Twitter, obligeant le ministère de la culture à intervenir jusqu'à ce que les positions s'adoucissent.

Lancé l'an dernier, Qwant est un moteur de recherche français qui a été développé dans le plus grand secret pendant deux ans et a bénéficié d'un investissement de plusieurs millions d'euros. Il a toutefois été découvert que Qwant se basait essentiellement sur les API de Bing, le moteur de recherche de Microsoft. Depuis, la plateforme travaille sur une solution maison.


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