La 3ᵉ conférence des Nations Unies pour l’océan, aussi dit UNOC 3, a débuté le 9 juin 2025 à Nice. Jusqu’au 13 juin, de multiples acteurs vont y discuter dans le but de mettre en place des actions concrètes pour la protection des mers et des océans. Plus de 120 pays, 50 chefs d’États et en tout, 100 000 personnes qui y participent. L’avenir de l’océan est en jeu.

« Si la terre se réchauffe, l’océan, quant à lui, est en ébullition » : ce sont les mots du président Emmanuel Macron pour décrire la situation océanique actuelle dans son discours prononcé lors de l’ouverture de l’UNOC 3.

Ce lundi 9 juin 2025 s’est ouvert à Nice la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur les océans (UNOC 3), coprésidée par la France et le Costa Rica. Pendant une semaine, jusqu’au 13 juin 2025, elle réunira des États membres, des ONG, des scientifiques, des entreprises privées, l’Organisation des Nations Unies et encore bien d’autres acteurs.

En 2015, les 193 membres de l’ONU ont adopté le programme de développement durable à l’horizon 2030, appelé Agenda 2030. Ils consistent en 17 objectifs visant à lutter contre la pauvreté et à favoriser le développement durable au niveau économique, social et environnemental.

Le but ? Réussir à avancer un peu plus vers l’objectif de développement durable 14 (ODD 14) de l’Agenda 2030, qui est de « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines au service du développement durable ».

Il s’agira de mettre en place des coopérations et des actions pour la protection des océans.

La 3ᵉ conférence des Nations Unies pour l’océan

Cette conférence est la troisième portant sur le sujet. La première s’est tenue en 2017 à New York, au siège des Nations unies (UNOC 1) et la seconde en 2022 à Lisbonne, au Portugal (UNOC 2). Elles ont permis des prises de consciences sur les enjeux liés à la mer et aux océans, ainsi que de premiers engagements des États sur la protection de la biodiversité marine et la création d’aires marines protégées.

#saveourocean // Source : Compte X de Global Goals UN
#SaveOurOcean, le hashtag de la conférence. // Source : Compte X de Global Goals UN

C’est quoi, le BBNJ ? C’est l’acronyme du traité Biodiversity Beyond National Jurisdiction, autrement dit le traité pour la « biodiversité au-delà des juridictions nationales ». Signé en 2023, il s’agit du premier accord international dédié à la protection de la biodiversité dans les haute-mers, des zones marines qui n’appartiennent à aucun État.

Les 3 priorités des discussions de l’UNOC 3, selon le communiqué de presse, seront :

  • Renforcer et mieux diffuser les connaissances scientifiques pour soutenir les décisions politiques,
  • Renforcer la protection des océans par des mécanismes multilatéraux, notamment avec l’entrée en vigueur du traité BBNJ,
  • Mobiliser des sources de financement pour l’ODD 14 et promouvoir une économie bleue durable.

La semaine dernière, avant l’ouverture de l’UNOC 3, se sont déroulés plusieurs évènements spéciaux, dont un congrès réunissant plus de 2 000 scientifiques, le One Ocean Science Congress, qui avait lieu du 4 au 6 juin. Ce congrès « vise à livrer aux chefs d’États et de gouvernement un état des lieux de la santé des océans et des recommandations pour agir », peut-on lire sur le site du ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche. « Dix grands thèmes y sont abordés, allant de la protection et la restauration des écosystèmes marins et côtiers aux ressources génétiques, en passant par les impacts de la pêche, des transports maritimes ou encore de la pollution plastique. » 10 recommandations scientifiques pour l’océan ont ensuite été publiées, destinés aux dirigeants politiques.

À l’issue de cette semaine de conférence sera produit le Plan d’Action de Nice pour les Océans. Ce plan d’action ne sera cependant pas contraignant, comme le serait un traité international. Il s’agira plutôt d’une déclaration politique des États et des autres acteurs, ainsi qu’une liste d’engagements volontaires, qui ne seront donc pas juridiquement contraignants. Les engagements pris par les États seront surtout symboliques.

Les grands absents de l’UNOC 3

Par ailleurs, tous les experts officiellement invités à l’UNOC 3 ne s’y sont pas rendus. Certains ont exprimé leur scepticisme face la sincérité des dirigeants politiques. Un chercheur en océanographie au CNRS, Francesco d’Ovidio, a ainsi déclaré auprès de France Info que « le rapport de confiance entre politique et science est en crise », expliquant cette absence. « On a très envie de s’engager avec les politiciens, pour voir des décisions prises sur la base d’informations scientifiques. Et en même temps, on voit le décalage actuel entre la communication et l’action. »

Macron à l'ouverture de la Conférence des Nations Unies pour l'Océan // Source : Compte X de Laurent Saint-Martin
Emmanuel Macron lors de l’ouverture de la Conférence des Nations Unies pour l’Océan. // Source : Laurent Saint-Martin

« Rapports du Giec, de l’IBBES, One Ocean Summit, One Polar Summit, Convention citoyenne pour le climat… Je me suis demandé pourquoi on avait encore besoin de notre contribution scientifique », explique également dans ce même article Sara Labrousse, chercheuse en écologie polaire au CNRS.

Un autre grand absent ? Les États-Unis. Le président Donald Trump n’est notamment pas sur place. « Il y a le chef du bureau de la Maison blanche en charge de l’environnement », indiquait le président français le 8 juin.

Durant son discours d’ouverture de la Conférence, Emmanuel Macron n’a d’ailleurs pas manqué d’envoyer quelques piques à son homologue américain : « Le climat comme la biodiversité ne sont pas une question d’opinion, mais de fait scientifiquement établi ». Ou encore, « Plutôt que se précipiter sur Mars, faisons déjà en sorte de connaître notre ultime frontière et notre meilleur ami, l’océan. ».

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