Une drôle d’odeur émane du vaisseau russe Progress 90. Ce cargo s’est récemment amarré à l’ISS, pour y apporter de nouvelles ressources. En ouvrant la trappe d’accès, les Russes ont été surpris par cette odeur, avant que celle-ci soit aussi sentie par les autres astronautes.
C’est la Nasa qui a d’abord relaté cette étrange affaire d’odeur, survenue le 23 novembre 2024. L’odeur est décrite par l’équipage russe comme « inattendue », un terme plutôt doux pour ce qui semblait être une odeur « toxique », comme celle provenant d’un gaz potentiellement dangereux. L’astronaute américain Don Pettit a décrit l’odeur qui s’en dégageait comme semblable à celle d’une bombe à peinture. Elle s’est avérée d’autant plus étrange qu’elle était accompagnée de « petites gouttelettes » qui suintaient, rapporte la Nasa.
Dans le segment russe, les astronautes ont revêtu une combinaison de protection supplémentaire et activé l’épuration de l’air. Par sécurité. Car, finalement, les capteurs de qualité de l’air n’ont détecté aucun danger à bord de l’ISS. Les activités normales ont pu reprendre sans problème.
Un dégazage à la source de l’odeur dans la station spatiale
Cette odeur et les gouttelettes ne semblent pas venir du carburant utilisé pour le vaisseau — une bonne nouvelle, car ces propergols sont toxiques pour l’être humain.
Le plus probable est plutôt un dégazage des matériaux. C’est un phénomène qui peut advenir lorsqu’un objet issu de la surface terrestre quitte l’atmosphère pour passer soudainement dans le vide spatial, où les températures chutent. L’indice est du côté des gouttelettes : lors d’un dégazage, les composés volatils qui s’échappent se condensent sur les surfaces froides.
« Le dégazage peut poser un problème important aux ingénieurs des engins spatiaux, car leurs créations seront soumises à des fluctuations de température extrêmes en raison du rayonnement solaire non filtré. Si un film se forme sur les surfaces, il n’y aura personne pour les essuyer », explique la Nasa sur une page dédiée à l’enjeu du dégazage.
En l’occurrence, le phénomène n’avait rien de grave. La Nasa a pu confirmer que le dégazage n’a pas pu se produire sur des matériaux dont les émanations seraient toxiques pour l’équipage, ni dangereuses pour la structure matérielle de la station ni du cargo.
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