Comme chaque année, Desperados réitère sa collaboration avec le collectif Le 9ème concept pour proposer une bouteille « collector » au design inédit et ainsi initier le grand public à l’art urbain. Pour ce nouveau millésime, l’artiste Théo Lopez s’y colle et propose, à l’aide de la réalité virtuelle, une véritable plongée au sein de l’étiquette qu’il a lui même créée. Récit de voyage.

« Hier, on regardait une œuvre d’art. Demain, on la découvrira de l’intérieur. » Tel est le nouveau mantra de Desperados qui, pour le lancement de sa 19e bouteille « collector », a mis le paquet. Non contente de proposer aux aficionados de bières un nouveau visuel du plus bel effet, l’entreprise va encore plus loin en les invitant à assister au processus de création, d’abord en réalité augmentée (RA), puis en réalité virtuelle (RV). Deux expériences que nous nous sommes empressés de tester lors de leur soirée d’inauguration mercredi 4 avril — cela va sans dire.

Pour l’occasion, le célèbre Club Haussman empruntait des airs de galeries contemporaines. Dès l’entrée, Desperados a placé une immense toile représentant un trigone pris de part et d’autre par un ensemble de formes colorées et éclectiques. Tableau présent sur la nouvelle étiquette donc, et signé Théo Lopez, l’artiste sélectionné pour renouveler le design de l’édition limitée de 2018. Un choix intéressant qui donne le ton : le jeune homme de 28 ans est connu pour superposer les couches à l’envi, donnant un effet 3D à chacune de ses œuvres.

Roller coaster artistique

Mais observer ce tableau à l’entrée ne suffit pas. Très vite, on nous invite à admirer la nouvelle bouteille conçue par ses soins avec notre smartphone, via l’application Desperados FuturEdition (disponible sur Android et iOS). En scannant la nouvelle étiquette, c’est une première expérience en réalité augmentée qui commence. Le triangle central – leitmotiv du travail de Théo Lopez — s’ouvre sur nos écrans et laisse place à un escalier, comme une invitation au voyage.

Un voyage en réalité virtuelle, qui prendra place quelques instants plus tard, dans une minuscule pyramide – le triangle, encore et toujours lui. Sitôt le casque vissé sur la tête, « l’attraction » nous embarque tous azimuts à l’intérieur de l’œuvre façon roller coaster, où une constellation de formes géométriques s’entassent les unes sur les autres. Au-delà du simple aspect sensationnel (les effets de vitesse sont bel et bien là), la promenade d’une minute trente en met plein la vue, nous entraînant ici et là dans les différentes étapes de création de la nouvelle étiquette Desperados, aux prémices du travail de superposition.

« Je voulais dévoiler des choses qui ne se montrent pas, qui ne sont pas évidentes. Moi ce qui m’intéresse personnellement, égoïstement même, c’est d’avancer étape par étape et de les montrer. Une œuvre n’est jamais juste ce qu’on a sous les yeux mais tout un travail de recherche derrière », nous explique Théo Lopez, star de la soirée. Ce qu’il omet d’ajouter, c’est que les couleurs et matières s’additionnent comme à l’infini, nous donnant aussi la furieuse impression de pouvoir être caressées. Un ressenti difficile à décrire, si bien que nous ne pouvons que vous inviter à vous y essayer.

Rendre l’art plus accessible

Sans doute d’aucuns ne cacheront pas leur étonnement : Desperados, la célèbre marque de bières, au service de l’art ? Mais pourquoi, et depuis quand ? Et pourtant. L’engagement de la firme ne date pas d’hier, bien au contraire. Depuis 1998, la griffe collabore avec le collectif d’art urbain Le 9ème concept. Chaque année, ils planchent ensemble sur le nouveau design des bouteilles et plus précisément ses éditions collector. Pendant 17 ans, le collectif peaufinera des visuels toujours plus audacieux, redessinant non pas seulement les étiquettes mais parfois les bouteilles elles-mêmes, les transformant dès lors en chefs-d’œuvre.  

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Avec toujours cette même volonté de rendre « l’art urbain accessible au plus grand nombre, comme nous l’explique Antoine Susini, responsable de la marque Desperados. On veut que l’art et le street art s’inscrivent encore plus dans le quotidien des gens. Le street art pousse déjà à avoir un regard décadré sur les choses, et regarder les murs, les décors qui nous entourent différemment. C’est exactement ce qu’on veut avec nos bouteilles, que les gens ressentent une expérience. Après s’ils se contentent de la trouver jolie, c’est déjà le début de quelque chose ! »

Mais en 2017, Desperados et Matthieu Dagorn, membre du 9ème concept, épaulés par l’agence de communication MNSTR, décident de pousser le curseur encore plus loin en proposant une première expérience en réalité augmentée. L’artiste avait alors réussi à projeter virtuellement son travail dans un cube de 36m² conçu spécialement pour l’occasion. Il suffisait simplement de scanner l’étiquette de la bouteille avec son smartphone pour voir son environnement commençait à s’animer avant qu’une véritable visite de l’atelier ne débute. Un premier essai qui, de toute évidence, posera les bases de l’expérience proposée pour le cru 2018.

La réalité virtuelle, comme une évidence

Il faut dire que pour tous les différents acteurs derrière la nouvelle bouteille Desperados, l’utilisation de la réalité virtuelle s’est rapidement imposée comme une évidence. « C’est un outil qui suscite des vocations. On est dans une ère où on a l’envie d’être actif, c’est dur de juste contempler quelque chose » analyse Louis Bonichon, directeur des créations chez l’agence MNSTR.

Même son de cloche du côté de Théo Lopez, qui depuis déjà deux ans s’intéresse au croisement entre son œuvre et les innovations numériques. Pour ses prochaines créations mêlant la réalité augmentée ou virtuelle, il ne manque d’ailleurs pas d’idées : « J’aimerais beaucoup montrer le temps de séchage : on ne s’en rend pas compte mais la couleur d’une peinture n’est pas du tout la même humide puis sèche. J’aimerais aussi qu’on arrive à montrer, avec des résultats aléatoires, une œuvre unique à chaque fois par je ne sais quel algorithme. »

CREATION_03

En attendant, curieuses et curieux peuvent dès à présent télécharger l’application Desperados FuturEdition et tenter l’aventure en scrutant les nouvelles bouteilles. Et pour celles et ceux qui n’ont pas de casque de réalité virtuelle sous la main, pas de panique : le matériel nécessaire sera mis à disposition dans de nombreux bars, cinéma MK2 et grandes surfaces à l’occasion de démonstrations commerciales. De quoi s’offrir une virée artistique à moindres frais.

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