Lancé il y a deux ans en Australie, le service de musique en ligne affirme tenir un rôle significatif dans la baisse du piratage. Selon la plateforme suédoise, le taux du piratage de la musique sur BitTorrent aurait reculé de 20 % en Australie.

Les services d'écoute de musique en ligne sont-ils la meilleure réponse à apporter au phénomène du téléchargement illicite sur Internet ? À en croire une étude conduite par Spotify, ils participent en tout cas à la réduction du niveau du piratage en proposant une alternative légale, financièrement attractive et fournie, même si des artistes et des groupes de musique continuent de manquer à l'appel.

Relayée par le site The Age, l'étude en question s'est focalisée sur le cas australien. Depuis mai 2012, Spotify est accessible aux internautes du pays qui peuvent opter pour un accès gratuit à la musique, mais dont l'écoute est entrecoupée par des publicités sonores, ou bien pour la formule payante, qui nécessite un versement mensuel en échange de quoi les spots publicitaires sont retirés.

Selon les conclusions de l'étude, qui n'a pour l'instant pas été diffusée dans son intégralité, le niveau de piratage de la musique a reculé dans le pays. Entre décembre 2012 et décembre 2013, le volume a globalement chuté de 20 %. Ce sont surtout les pirates du dimanche qui seraient attirés par ces sites de streaming, à la différence des autres, qui manifestent une certaine fidélité au piratage.

Le prétendu effet de Spotify sur le piratage doit cependant être considéré avec précaution.

D'une part, l'étude elle-même n'est pas encore disponible entièrement, ce qui ne permet pas par exemple d'interroger la méthodologie appliquée dans cette étude. Seuls des extraits ont été relayés par The Age. D'autre part, seuls les échanges sur BitTorrent ont  été pris en compte, laissant de côté les autres protocoles P2P, le streaming et le téléchargement direct, qui sont loin d'être anodins.

En outre, l'étude a été voulue par Spotify. Dans cette affaire, la plateforme se retrouve juge et partie. Or, comment le service peut-il être tout à fait objectif sur la situation du piratage en Australie alors qu'il commercialise lui-même un outil pour écouter légalement de la musique ? Comment être certain que les données fournies par Spotify, à suppose qu'elles soient  crédibles, soient bien complètes ?

Cela étant, ce n'est pas la première fois que Spotify se présente comme un outil efficace contre le téléchargement illégal.

Il y a trois ans, un sondage conduit en Suède a souligné le rôle de Spotify dans la réduction des habitudes des internautes en matière de piratage. Sur les deux années avant l'enquête, le taux de piratage aurait baissé de 25 %, grâce en partie au rôle de la plateforme musicale. Idem en Norvège, où Spotify a été considéré comme l'un des artisans du recul du téléchargement illicite.


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