La Primera Vez est une série colombienne en trois saisons, sur Netflix, et dont l’épisode final a été ajouté en juin 2025. C’est donc le moment idéal pour découvrir cette pépite, aussi politique que drôle.

Sex Education, Heartstopper… Si vous êtes en manque de séries ados aussi engagées que rafraîchissantes, il se cache, sur Netflix, une pépite très méconnue. Elle nous vient de Colombie : La Primera Vez (littéralement « la première fois » en français). La saison 3, qui signe la fin de la série, est disponible depuis le 4 juin 2025. Elle ne s’est jamais hissée dans le top 10 Netflix, alors qu’elle est l’une des meilleures séries ados de la plateforme.

Années 1970. Bogota, Colombie. C’est une tornade qui débarque au lycée José María Root : Eva Samper. Son arrivée chamboule les élèves. D’abord, parce qu’elle est la première fille à intégrer ce lycée pour garçons — ils la regardent donc tous d’un air ahuri, comme s’ils venaient de découvrir l’existence d’une nouvelle espèce sur Terre. Mais c’est la personnalité d’Eva, libre, cultivée, engagée, féministe, qui va provoquer la plus grande onde de choc. Une révolution. Non : une éducation.

La Primera Vez tourne le patriarcat en ridicule : jouissif

La Colombie des années 1970 n’est pas vraiment un environnement progressiste. Eva Samper, émancipée de tous les carcans, contraste avec une société profondément sclérosée dans la tradition patriarcale. La plupart des garçons du lycée rejettent sa vision, mais ne peuvent s’empêcher d’être nourris de fascination pour elle. De l’autre côté, il y a Camilo, follement amoureux d’Eva dès le début et qui, du fait de cet amour, va porter une oreille attentive à tout ce qu’elle dit ou fait.

Oh mon dieu, une femme. // Source : Netflix
Oh mon dieu, Une Femme. // Source : Netflix

C’est alors un récit éducatif qui se déroule : oui, Eva éduque les hommes. Épisode après épisode, elle les déconstruit, malgré toutes les résistances qu’elle rencontre, car rien ne l’arrête et c’est aussi sa force. La Primera Vez mise la plupart du temps sur l’humour pour appuyer sur ce contraste, en tournant les hommes — en tant qu’entités sociales — au ridicule : c’est jouissif, car il en découle non seulement des séquences hilarantes, mais aussi une satire. La Primera Vez montre toutes les absurdités et l’inculture de la « domination masculine ».

La série colombienne tire aussi un constat à travers ses personnages : dans le patriarcat, personne n’est heureux. L’évolution des personnages, au fil de la série, montre combien Eva Samper et la déconstruction qu’elle propose est une libération quasi existentielle pour tout le monde — pour les garçons du lycée, pour Camilo, pour les parents de Camilo, pour la proviseure, pour les professeurs.

Un petit guide littéraire à savourer

La Primera Vez a encore d’autres atouts dans sa manche, puisque la série fait aussi office de guide littéraire. Chaque épisode reprend ainsi le titre d’un livre majeur (de Jane Eyre à Lettre à un jeune poète), ce qui correspond à chaque fois à un ouvrage qu’Eva recommande à Camilo. Voilà une formidable ressource pour les spectateurs et spectatrices, pour se lancer dans certains de ces classiques.

Camilo, Eva et Luisa dans la saison 3 de La Primera Vez.  // Source : Netflix
Camilo, Eva et Luisa dans la saison 3 de La Primera Vez. // Source : Netflix

La série colombienne est d’autant plus réussie dans sa forme, comme dans son fond que, en plus d’être féministe et cultivée, elle est d’une grande fraîcheur : on passe un excellent moment en compagnie de ces personnages capables de se remettre en question, de s’aimer, de se parler, de soutenir. La Primera Vez aurait donc mérité la même mise en avant que d’autres séries ados, très populaires sur la plateforme de streaming.

Source : Montage Numerama
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