Depuis sa sortie, en avril 2024, Mon Petit Renne n’a cessé d’osciller entre succès et polémiques. Si elle a profondément marqué tous les abonnés Netflix qui ont pu la voir, en racontant l’histoire de Richard Gadd, comédien harcelé pendant des années par une certaine Martha, la série britannique a tout de même rapidement été ternie par des polémiques, autour de l’identité de la véritable stalkeuse. Et seulement quelques semaines après avoir triomphé aux Emmy Awards, le 16 septembre 2024, Mon Petit Renne connaît à nouveau le revers de la médaille, judiciaire cette fois.
Mon Petit Renne se prépare à un procès
Le couperet est donc tombé le vendredi 27 septembre, d’après Variety : Gary Klausner, un juge américain, a décrété que Mon Petit Renne n’était pas « une histoire vraie », comme elle le prétend au début de chaque épisode. Il estime que cette mention pousse les spectateurs à considérer le récit comme de purs faits. Or, le juge considère que le comportement de Martha dans la série est en réalité exagéré, en comparaison avec les réelles accusations à l’encontre de Fiona Harvey, dans la vraie vie.
« Il y a une différence majeure entre le harcèlement et le fait d’être condamné pour de tels faits devant la justice », a déclaré Gary Klausner. « De la même façon, il existe des différences majeures entre des attouchements inappropriés et une agression sexuelle. » Le juge craint que cette distinction, non précisée par la série selon lui, induise en erreur les spectateurs de Mon Petit Renne.
Cette décision autorise donc la vraie Martha, nommée Fiona Harvey, à poursuivre Netflix en diffamation, estimant qu’elle n’a jamais agressé sexuellement Richard Gadd et qu’elle n’a jamais été envoyée en prison pour l’avoir harcelé. Elle pourra également attaquer le géant du streaming en justice pour lui avoir intentionnellement infligé une détresse émotionnelle, due à de fausses déclarations. Un procès va donc très vraisemblablement avoir lieu dans les prochains mois.
Une décision judiciaire qui fait date
Pour rappel, en juillet 2024, Netflix s’était défendu contre la plainte initiale de Fiona Harvey, qui souhaitait attaquer la plateforme de streaming, suite à un déferlement de haine qu’elle subissait dans la vraie vie. Le créateur de la série avait alors affirmé que cette dernière l’avait stalké pendant des années, alors qu’il travaillait dans un pub de Londres, qu’elle lui avait parfois pincé les fesses et qu’elle lui avait envoyé des milliers d’emails et de messages vocaux très perturbants.
Richard Gadd avait fini par la dénoncer à la police et a pu obtenir un avertissement contre Fiona Harvey, même si elle n’a jamais été poursuivie par la justice ou envoyée en prison. Un récit rapporté dans Mon Petit Renne, que le comédien et scénariste a toujours décrit comme un récit fictionnel de sa propre vie.
En juillet 2024, Richard Gadd avait d’ailleurs révélé qu’il ne souhaitait pas inclure la mention « Ceci est une histoire vraie » au début des épisodes, mais qu’il avait fini par l’intégrer, à la demande de Netflix. Gary Klausner a estimé que cela pouvait indiquer une volonté malveillante de la part de la plateforme de streaming.
Cette dernière aurait ainsi choisi de présenter Mon Petit Renne comme un véritable récit, tout en connaissant très bien sa nature fictionnelle. Cette décision judiciaire devrait faire date dans l’histoire de Netflix, et devrait refroidir tous les scénaristes désireux de raconter leur vie sur le grand ou le petit écran, craignant désormais un retour de bâton dans la vraie vie.
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