Diffusée sur Netflix, la série Baby Bandito est inspirée d’un « braquage du siècle » bien réel au Chili, de même que la fuite de Kévin. Mais tout le reste est très fictionnel.

Les séries criminelles inspirées de faits réels sont décidément légion sur Netflix depuis début 2024. On compte La Vérité kidnappée, documentaire sur une sordide histoire vraie, et Le Garçon et l’Univers, drama familial semi-autobiographique au cœur de la drogue, ou encore Griselda, inspirée de la vie d’une trafiquante colombienne. Mais voilà qu’une nouvelle venue titille Griselda, à la deuxième place : Baby Bandito.

En huit épisodes de 35 à 45 minutes, cette série chilienne n’est autre que l’histoire d’un jeune skater devenu braqueur en cavale, interprété par Nicolas Contreras. Là encore, il y a une actualité bien réelle derrière, et sacrément rocambolesque, même si la vérité ne caractérise pas forcément la série.

Baby Bandito est un vrai bandito

Le « casse du siècle » en question a existé, tout comme Kevin Olguín Sepúlveda — Kevin Tapia dans la série. Celui-ci a participé, en 2014, avec son gang, au braquage d’un fourgon blindé, à l’aéroport international Arturo Merino Benítez, à Santiago, la capitale du Chili. Au total, 10,5 millions de dollars (9,7 millions d’euros), en pesos chiliens, ont été dérobés — sans le moindre coup de feu. Les médias locaux mettent alors en avant des « failles persistantes » dans la sécurité de l’aéroport. Des failles semble-t-il complexes à corriger, car le fait est que d’autres braquages ont ensuite eu lieu dans le même aéroport, en 2020 puis en 2023.

Kevin n’a pas été arrêté tout de suite par la police. Au contraire, il a voyagé et a vécu une vie de luxe. En 2015, la télévision chilienne T13 racontait comment le jeune cambrioleur s’affichait copieusement sur Facebook avec des photos de ses périples et avec du faste.

Le vrai Kevin (en 2015). // Source : Capture d'écran du média T13
Le vrai Kevin (en 2015). // Source : Capture d’écran du média T13

Les médias européens, notamment italiens, le qualifient alors de « baby bandito », terme repris pour le titre de la série Netflix.

Il est finalement arrêté en 2016, en Espagne. Après son extradition au Chili, il profite d’une mesure temporaire de liberté, avant le procès, pour fuir. Il est de nouveau arrêté en 2018 — en possession d’armes. Condamné à 4 ans, il est finalement libéré en 2021. Quatre mois après, il braque un camion transportant des cigarettes. Il est arrêté, mais sans être condamné à de la prison ferme.

En 2024, il n’y a pas de source fiable sur sa localisation actuelle — le média The Cinemaholic cite un média italien, Today, au lien introuvable, pour indiquer qu’il serait en prison.

Du vrai… et du faux

Malgré tout, cette série est à mille lieues de Griselda : là où cette dernière retrace une partie de la vraie vie de la trafiquante avec de larges libertés, Baby Bandito ne retranscrit pas le déroulé véritable des événements. Ce n’est pas un biopic.

Panda, ou Felipe Munoz, ami d’enfance de Kévin dans la série, n’a jamais existé. Il est probablement inspiré du frère de Kévin, Fabian, qui, comme Panda, n’a jamais arrêté pour complicité dans le braquage par manque de preuves. De même, le gang des « Bouchers » n’a jamais existé à proprement parler.

Quant à Genesis, la petite amie de Kévin, elle existe. Mais toute sa vie racontée dans la série relève de la pure fiction, dans la mesure où celle de la vraie Genesis est inconnue.

Ainsi, Baby Bandito se rapproche peut-être plus de La Casa de Papel plutôt que de Griselda ou Narcos, car la fictionnalisation du fait réel n’a ici aucune dimension réellement documentaire. Mais, avec ou sans cet aspect, la série semble en tout cas captiver le public de Netflix. Avec un tel succès, le cliffhanger de l’épisode final pourra peut-être trouver une réponse dans une saison 2.

Source : Montage Numerama

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