En trois ans, le nombre d’exemplaires vendus nécessaire pour obtenir un disque a été divisé par deux. Il était de encore de 100.000 en 2006. Il est aujourd’hui de 50.000. Le symbole d’une industrie attachée à ses vieux repères et incapable de s’adapter positivement à une nouvelle donne.


(cc Afagen)

Recevoir un disque d’or ne veut plus rien dire. Avant que la crise ne commence à frapper le disque en France, le SNEP accordait un disque d’or pour 100.000 exemplaires vendus (ce qui n’était déjà pas gage de fortune pour l’artiste). La précieuse récompense, souvent décernée sur les plateaux de télévision, devait dire au consommateur ce qui avait du succès pour influencer ses achats. Le club des majors du disque renforçait ainsi sa position dominante à grand coup d’auto-congratulation. Puis la crise est passée par là.

Il y a trois ans, le SNEP avait déjà modifié ses barèmes pour décerner des disques d’or dès les 75.000 exemplaires vendus, et les disques de platine à 200.000 exemplaires plutôt que 300.000. Trois ans plus tard, les critères sont encore revus à la baisse. Un disque d’or de 2009 ne vaut plus qu’un demi-disque d’or de 2005. Pour augmenter artificiellement le nombre de lauréats face aux ventes qui ne cessent de plonger, le SNEP a décidé de baisser à 50.000 le nombre d’exemplaires à vendre pour obtenir un disque d’or.

Un disque de platine vaut aujourd’hui un disque d’or d’il y a quatre ans (100.000 unités), et le disque de diamant ne vaut plus que 500.000 exemplaires. Le tout basé sur les ventes de disque physique, puisque les récompenses ne prennent pas en compte les plateformes de musique en ligne.

On imagine cependant le nombre de récompenses qu’auraient obtenu les artistes si le SNEP, aidé par une sorte de licence globale, avait comptabilisé le nombre de téléchargements sur les réseaux P2P ou aujourd’hui les écoutes sur Deezer et les autres sites de streaming… Il aurait fallu cette fois revaloriser les récompenses en réhaussant le barème pour éviter de multiplier les prix, ce qui aurait été une attitude beaucoup plus positive et une spirale plus vertueuse que la destruction rapide de toute la valeur d’un disque d’or qui ne veut plus rien dire.


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