Une méta-analyse portant sur une centaine d'études sur les liens entre les jeux vidéo et la violence a été menée par Christopher J. Ferguson, un professeur de psychologie qui a déjà produit de nombreux travaux sur le sujet. Celle-ci conclut à l'absence de liens clairs démontrant un effet négatif des jeux vidéo sur le comportement des joueurs.

Divertissement de masse par excellence, le jeu vidéo est un objet d'analyse très prisé par les psychologues. Il existe en effet une littérature scientifique très fournie qui s'intéresse aux liens entre les jeux vidéo et la violence, à supposer qu'ils existent, et aux effets qu'ils produisent sur les joueurs, s'il y en a. Or, force est de constater que les conclusions des chercheurs ne vont pas toujours dans le même sens.

Alors que ce débat provoque souvent des réactions emportées chez les joueurs, une nouvelle pierre à l'édifice a été apportée par Christopher J. Ferguson, professeur associé et président du département de psychologie à l'université Stetson (Floride), qui est, selon Yann Leroux, docteur en psychologie, psychanalyste et membre de l'Observatoire des mondes numériques en sciences humaines, "un acteur important du débat scientifique".

Ce chercheur, qui a déjà produit de nombreuses études sur le sujet (voir nos articles de 2007 "Jeux-vidéo violents : des études pas si concluantes ?"  et de 2010 "Les jeux vidéo violents sont inoffensifs, selon un nombre croissant d'études"), a réalisé une méta-analyse sur le sujet afin de confronter les publications de ses confrères. Il s'agissait, pour ce spécialiste, de produire un résultat statistique en rassemblant les conclusions de plusieurs études indépendantes sur ce sujet.

Relayé par nos confrères de GamePolitics, le travail de Christopher J. Ferguson, intitulé "Est-ce que Angry Birds rend nos enfants furieux ?", a passé en revue 101 études. Son verdict ? L'influence des jeux vidéo (y compris ceux considérés comme violents) sur les enfants et les adolescents est "minime", que l'on s'intéresse à la violence juvénile, au comportement social, à la dépression ou encore au trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité.

Pour Christopher Ferguson, les études autour des liens supposés entre jeux vidéo et violence et leurs effets éventuels sur les joueurs souffrent de biais d'amplification dans les citations et de bais de publication. Selon lui, il faudrait que la communauté des psychologues aborde davantage le sujet des jeux vidéo par une approche de santé publique.

( photo : CC BY Magnus Fröderberg )

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