Selon une étude réalisée par la CNIL et ses homologues européennes, avec l'examen de plus de 1200 applications mobiles, les trois quarts des applis installées sur les smartphones collectent des données personnelles, et la plupart le font avec une information insuffisante du consommateur.

En mai dernier, la CNIL avait annoncé sa participation à l'opération Internet Sweep Day, par laquelle 27 autorités de protection des données personnelles en Europe s'alliaient pour contrôler les applications mobiles installées massivement par les consommateurs sur leurs smartphones, souvent sans faire attention aux droits d'accès aux données qu'elles réclament. 

Le groupement voulait ainsi vérifier le type de données collectées (localisation, contacts, identifiant de l’appareil, etc.), le motif de collecte de données, leur éventuelle transmission à des tiers, et la réalité du droit d'opposition à la collecte ou au transfert des données personnelles. C'était aussi l'occasion de vérifier la qualité de l'information faite aux utilisateurs.

La CNIL a publié mardi les résultats globaux de cette étude, qui a permis au total l'examen de 1211 applications mobiles, gratuites et payantes, de toutes catégories confondues (jeux vidéo, productivité, quantified self, banques, etc.). Si aucun détail n'est livré par l'institution — qui sans doute ne veut pas mettre au pilori les applications contrôlées alors que beaucoup d'autres sont concernées, la CNIL révèle que :

  • Les trois quarts des applications mobiles testées collectent des données personnelles ;
  • Près de la moitié des applications n'ont pas un affichage clair ou facilement accessible de leur politique de confidentialité des données ;
  • Un quart seulement des applications offrent une information claire et suffisante ;

La CNIL livre par ailleurs des données plus précises pour les 121 applications qu'elle a contrôlées, sur iOS, Android et Windows Phone. Sans donner de noms, elle indique notamment que :

  • 49 % des applications accèdent à la localisation géographique de l'utilisateur ;
  • 26 % des applications accèdent aux contacts ;
  • 7 % accèdent au journal d'appels ;
  • 40 % identifient précisément l'appareil utilisé.

"Soyez curieux, vigilants et exigeants !", conseille la CNIL en conclusion. "Il existe un large choix d'applications offrant des services similaires, détournez vous de celles qui en demandent le plus et en disent le moins !".

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