Grâce à la procédure de vote par internet choisi par l'UMP, et à sa mise en oeuvre grotesque, le Parti Socialiste a calculé qu'il aurait à dépenser seulement 9350 euros pour modifier radicalement le résultat de l'élection aux primaires de Paris. Une fraude que n'importe quels soutiens aux différents candidats ont pu mettre en oeuvre.

On peut imaginer qu'ils ne l'ont pas fait, puisque c'est le Parti Socialiste lui-même qui détaille le calcul. Mais bon courage à l'UMP pour démontrer qu'il n'y a pas eu de fraude d'une telle ampleur, en dépit de ses affirmations sans fondement. En marge du point presse hebdomadaire de David Assouline, le Parti Socialiste a expliqué par le menu comment il était très facile de faire basculer le résultat du scrutin aux élections primaires de l'UMP à la mairie de Paris, pour un coût négligeable par rapport aux enjeux :

  1. Faire une demande d’accès aux listes électorales parisiennes pour disposer des noms, prénoms, adresses et dates de naissances d’électeurs parisiens ;
  2. Payer les trois euros de droit au vote grâce à des e-carte bleues, qui génèrent des numéros de carte bancaire aléatoires ;
  3. Acheter des cartes SIM à 5 euros. Chaque carte SIM permettant de voter deux fois.

Coût total de l'opération : 5,5 euros par vote, soit 9 350 euros pour provoquer un décalage de 20 points dans les résultats (de 10 % en moins à 10 % en plus pour un même candidat), sur la base de 17 000 votants.

Dès mercredi dernier, Numerama révélait que le processus opaque de vote par Internet choisi par l'UMP permettrait de frauder très discrètement, en empruntant l'identité d'électeurs choisis au hasard parmi les quelques 1,1 million d'inscrits sur les listes électorales parisiennes. Les identifiants et mots de passe étant envoyés à l'e-mail et sur le numéro de portable saisis par l'électeur au moment du vote, la personne dont l'identité est usurpée n'a aucun moyen de le savoir et donc de dénoncer la fraude. De son côté, l'UMP se contentait de nous affirmer que des mesures de contrôle seraient mises en oeuvre à partir du moyen de paiement, ce qui paraissait à la fois flou et peu efficace (d'autant que l'on ne sait pas qui contrôle ce contrôle). C'était sans compter sur les e-cartes bleues.

Vendredi, au moment de l'ouverture du scrutin, Metronews a confirmé nos informations par un test en conditions réelles d'une fraude. Et les organisateurs du vote par Internet de répondre que la faille n'est pas un bug, mais une fonctionnalité (sic).

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