Comme en France, le gouvernement allemand manifeste de l’intérêt pour de la reconnaissance faciale dans les gares et les aéroports afin de contrôler l’identité de tous les passagers qui vont et viennent.

Longtemps préservée par la vague du terrorisme islamiste, l’Allemagne a connu cet été, à quelques jours d’intervalle, une succession d’attaques sur son sol. Il y a d’abord eu une attaque à l’arme blanche dans un train reliant Treuchtlingen à Wurtzbourg le 18 juillet, puis un attentat-suicide dans un restaurant à Ansbach le 24 juillet. Il y a aussi eu une fusillade à Munich le 22 juillet, même si aucun lien avec l’État islamique n’a été découvert par les enquêteurs.

C’est dans ce contexte sécuritaire particulièrement tendu, alors que le pays a déjà été heurté en début d’année par les agressions sexuelles du Nouvel An et se trouve par ailleurs en première ligne face à la crise migratoire en Europe, que Berlin est en train de revoir sa politique de sécurisation des frontières. Parmi les idées qui sont dans l’air du temps figure la reconnaissance faciale dans les principaux points de passage que sont les gares ferroviaires et les aéroports.

Thomas de Maizière

Thomas de Maizière
CC NEXTConf

Interrogé par le quotidien allemand Bild, le ministre de l’intérieur Thomas de Maizière a en effet confié son souhait de faire appel à la technologie pour identifier rapidement des personnes connues des services de renseignement ou de police, mais aussi inconnues au bataillon pour procéder à des vérifications plus poussées, si besoin. Un tel plan se traduirait a priori par une hausse du nombre de caméras de surveillance, afin de couvrir toutes les entrées et sorties.

Notons que Thomas de Maizière sera reçu en France par son homologue Bernard Cazeneuve le 23 août pour évoquer le sujet du chiffrement des communications. Le minitre souhaite « lancer une initiative européenne destinée à préparer une initiative plus internationale permettant sur cette question de faire face à ce nouveau défi », car, dit-il, « beaucoup des messages échangés en vue de la commission d’attentats terroristes le sont désormais par des moyens cryptés ».

La piste ouverte par Thomas de Maizière paraît surprenante au regard de l’histoire récente du pays. L’Allemagne, meurtrie par les pratiques de surveillance et d’espionnage de la Stasi pendant la guerre froide, a depuis adopté une politique beaucoup plus protectrice de la vie privée que les autres pays, même au sein de l’Union européenne. Politique qui est ébranlée aujourd’hui par l’actualité immédiate.

Du côté de la France

L’enjeu de la reconnaissance faciale des passagers qui traversent la frontière ou qui prennent l’avion ou le train existe aussi en France. Début avril, le gouvernement a fait publier un arrêté qui autorise l’exploitation de la photo du passeport biométrique pour vérifier automatiquement l’identité des voyageurs qui passent la frontière, par la reconnaissance faciale.

Optionnel et encadré, le système PARAFE (Passage Rapide Automatisé Aux Frontières Extérieures) consiste à faire passer certains voyageurs par des sas spéciaux à travers lesquels leur identité est vérifiée par algorithme. Des photos sont prises sous plusieurs angles pendant la traversée et si l’individu n’est pas reconnu, ou s’il est recherché, il sera bloqué et ne pourra sortir qu’en étant escortée par des policiers.

Cette technologie se concentre toutefois uniquement sur le contrôle lors du passage aux frontières. Le sujet qui intéresse Thomas de Maizière semble plutôt porter sur une identification faciale de toute personne présente dans un aéroport ou dans une gare, par comparaison avec une liste noire. C’est une idée qui intéresse aussi Bernard Cazeneuve. Il l’avait fait savoir peu après l’attentat commis le matin du 22 mars dans l’aéroport de Bruxelles.

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