Enverra-t-on demain les chars combattre les hackers russes ou chinois qui attaquent les réseaux des pays alliés ? C’est un scénario de dernier recours envisagé très sérieusement par l’administration américaine, dans un rapport publié mardi. Une forme de nouvelle guerre froide pour défendre une infrastructure devenue vitale pour l’économie.

Armée

« Les Etats-Unis veilleront à ce que les risques associés au fait d’attaquer ou d’exploiter nos réseaux pèsent largement plus lourd que les bénéfices potentiels« . C’est par cette phrase qu’un rapport (.pdf) détaillant sa « stratégie internationale pour le cyberespace » que l’administration Obama marque toute la gravité avec laquelle les Etats-Unis entendent traiter les attaques réseau. « De tels évènements peuvent exiger des réactions de légitime défense« , prévient le rapport.

Le gouvernement de Barack Obama entend faire de cette stratégie une affaire de collaboration entre états, au titre du principe bien connu de l’assistance militaire réciproque. « Lorsque c’est justifié, les Etats-Unis répondront aux actes hostiles dans le cyberespace comme nous le ferions pour n’importe quelle autre menace sur notre pays. Tous les états possèdent un droit inhérent à la légitime défense, et nous reconnaissons que certains actes hostiles menés via le cyberespace pourraient contraindre à des actions au titre des engagements que nous avons avec nos partenaires des traités militaires. Nous nous réservons le droit d’utiliser tous les moyens nécessaires, diplomatiques, informationnels, militaires et économiques, le cas échéant et conformément au droit international applicable, afin de défendre notre nation, nos alliés, nos partenaires et nos intérêts« , expliquent les Américains.

Le rapport assure que le pays « épuisera toutes les options avant la force militaire« , et qu’il recherchera « un large soutien international » avant toute action. Mais des représailles sanglantes lorsque les attaques sur les réseaux n’ont que des conséquences économiques ne sont pas totalement exclues.

L’an dernier, le sujet de la sécurité des réseaux et de l’intérêt national de leur protection avait pris de l’ampleur après les attaques dont a été victime Google. La Chine avait été pointée du doigt par le gouvernement américain, malgré des démentis formels de Pékin. Au mois de mars dernier, le général Keith Alexander avait été très critique sur la vulnérabilité du réseau.

En France, la question de l’intégrité des réseaux est également un sujet qui préoccupe au sommet de l’Etat, en particulier depuis les attaques des serveurs de Bercy, rendues publiques en mars 2011, deux mois après que l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) a vu soudainement ses pouvoirs étendus par décret. Elle dispose désormais du pouvoir de demander aux FAI de couper des liaisons si elles posent un risque important de sécurité.

Hasard de calendrier, le ministère de l’intérieur a également répondu mardi à une question du député UMP André Wojciechowski, qui estimait « urgent de mettre en place un dispositif de défense rigoureux et structuré » contre la cybercriminalité. Dans sa réponse, le gouvernement détaille tout l’arsenal français de collaboration entre ses administrations, et avec ses partenaires internationaux.

Par ailleurs, la députée UMP Muriel Marland-Militello a déposé une proposition de loi qui prévoit 2 ans d’emprisonnement pour les attaques DDOS.

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