Paul Chambers, un Britannique de 26 ans, a été arrêté et interrogé durant près de sept heures par les services antiterroristes britanniques. Son forfait ? Avoir exprimé avec humour noir son intention de faire sauter l’aéroport de Doncaster-Sheffield si son vol pour l’Irlande programmé le 15 janvier est annulé à cause des chutes de neige. « Vous avez un peu plus d’une semaine pour mettre de l’ordre dans votre merdier, autrement je fais exploser cet aéroport« , avait-il menacé dans un tweet envoyé le 6 janvier. C’est le genre de mauvaise blague innocente que l’on peut facilement sortir entre amis autour d’un verre, mais qui devient publique et visible aux yeux de tous lorsqu’elle est faite sur Twitter.
Deux jours avant son vol, la police a débarqué au bureau de Chambers pour le placer en garde à vue. « Ils ont dit que j’étais arrêté au titre de la Loi Antiterroriste (Terrorism Act, ndlr) et m’ont produit une feuille de papier. C’était une impression de ma page Twitter« , raconte l’internaute à The Independant. Apparemment alertés par un civil, les policiers ne comprennaient pas ce qu’était Twitter, mais pensaient voir un dangereux terroriste.
Chambers a été remis en liberté une heure après l’interrogatoire, mais sous caution. Il saura le 11 février si des charges seront retenues contre lui, pour fausse alerte à la bombe. Il s’est également fait confisquer iPhone, ordinateur portable et ordinateur de bureau.
Avec les réseaux sociaux où beaucoup de nos mauvaises blagues deviennent publiques, ce genre d’interpellation pose question sur le respect de la liberté d’expression. Mais plus globalement, n’est-ce pas totalement contreproductif dans la lutte contre le terrorisme ?
Le terrorisme fait beaucoup moins de morts qu’il ne fait de paranoïaques. C’est l’origine-même du mot « terrorisme », et son objectif : qui cherche à faire peur.
Les terroristes auront gagné lorsque les démocraties qu’ils entendent apeurer se mettront à suspecter tous leurs citoyens. « Celui qui est prêt à sacrifier un peu de sa liberté pour plus de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux« , disait Benjamin Franklin.
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