Il est temps que le DRM biométrique fasse son entrée sur le marché des jeux vidéo. Un petit échantillon de salive ou de sperme envoyé à l’éditeur, et vous recevriez en retour un précieux sésame permettant de jouer à Duke Nukem Forever (nous sommes en 2025). En attendant, les éditeurs font avec les moyens du bord pour éloigner les pirates… et les clients. Devoir montrer patte blanche tous les 10 jours pour avoir le droit de jouer au jeu que vous avez légalement acheté, ça vous dit ?

Il y a vraiment des jours où l’on se demande pourquoi les éditeurs continuent à développer des jeux sur PC, tant la seule chose qui semble hanter leurs nuits est la manière la plus stupide et la plus intrusive qu’ils pourraient trouver pour éviter que leurs clients ne se transforment en pirates. Un nouveau record vient d’être franchi dans la bêtise et dans le manque de respect pour les nombreux joueurs qui ont prévu de tirer une soixantaine d’euros de leur compte bancaire pour acheter Mass Effect ou Spore sur PC.

Les deux jeux distribués par EA utiliseront la dernière version de la protection SecuROM, déjà conspuée par les amateurs de Bioshock, dont beaucoup ont carrément refusé d’acheter le jeu. A l’instar d’un Windows Vista, le jeu exigeait une validation en ligne pour être installé. Cette fois, les choses vont encore plus loin. Derek French, producteur technique chez Bioware, le développeur de Mass Effect, a indiqué que le jeu aura besoin lui-aussi d’être activé en ligne la première fois que le joueur le lance. Si l’activation se passe bien, le joueur bénéficie alors d’une période de 10 jours pendant laquelle il peut jouer sans problème. Au delà, le jeu se bloquera. Il faut donc renouveler l’autorisation de jouer tous les 10 jours en interrogeant à nouveau les serveurs SecuROM pour vérifier que la clé CD utilisée n’a pas été divulguée, par exemple, sur des sites warez. Si tout va bien, hop, nouvelle période de 10 jours. Sinon, il reste le Démineur. Et le jour où Electronic Arts coupe ses serveurs SecuROM ou qu’ils ne fonctionnent plus ? « Nous fournirons un patch pour retirer la protection« , promet en substance Derek French sur le forum du jeu, où les acheteurs potentiels expriment leur colère.

Il n’y a pourtant pas de quoi se mettre en colère, franchement. Il suffira d’aller tôt ou tard sur un site de liens BitTorrent pour télécharger une inévitable version craquée du jeu, et vous n’aurez alors aucun problème pour y jouer même sans connexion Internet, et sans avoir l’impression d’être espionné tous les 10 jours. Vous aurez en plus économisé quelques 60 euros. Et vraiment, il n’y a aucun état d’âme à avoir. Ils le savaient bien, que vous étiez un pirate en puissance. Sinon ils n’auraient pas mis cette protection contre les acheteurs.


Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !