Les employés de Big Blue broient du noir. Selon des rumeurs très appuyées, IBM devrait annoncer la semaine prochaine le licenciement de 26 % de ses effectifs, pour tenter de relancer par un choc social sans précédent une entreprise en perte de vitesse.

Mise à jour : l'information est démentie par IBM.

Voilà qui n'aidera pas à redonner ses lettres de noblesse au capitalisme et au libéralisme, à un moment où ces modèles d'organisation de la vie économique traversent une crise de légitimité sans précédent. Selon des informations livrées par Forbes qui confirment des rumeurs déjà publiées au début du mois par The Register, le géant IBM s'apprêterait à annoncer dès la semaine prochaine le licenciement immédiat de 26 % de ses effectifs, soit environ 110 000 employés, dont une partie importante aux Etats-Unis et probablement aussi en Europe.

Baptisé en interne "Project Chrome", le plan de licenciement massif fait paraître tout petit celui de Microsoft, qui avait annoncé en juillet dernier le licenciement de 18 000 personnes, soit 14 % de sa main d'oeuvres. Si la rumeur se confirme, IBM établirait un triste nouveau record de "dégraissage", qu'il détenait déjà depuis 20 ans avec 60 000 personnes remerciées d'un coup en 1993.

Le départ d'un employé sur quatre, qui promet d'ajouter de la désorganisation et de réduire considérablement la force de vente et de production de Big Blue, serait un pari pour le moins risqué de la part d'IBM, dont la préoccupation de court terme est d'enrayer non pas des pertes, mais une baisse croissante de son chiffre d'affaires, et donc de sa marge bénéficiaire. La firme a enregistré enfin d'année dernière son 11ème trimestre consécutif de baisse de revenus (.pdf), avec 24,1 milliards de dollars de chiffre d'affaires, en baisse de 12 % sur un an. Pour l'ensemble de l'année 2014, IBM affiche un résultat opérationnel quasiment stable de 16,5 milliards de dollars, pour 92,8 milliards de revenus.

En coupant sec dans ses effectifs, IBM veut certainement concentrer ses investissements sur les seules activités les plus rentables ou en croissance, en particulier dans le secteur du Cloud (+ 60 % en un an), ou de l'analytics (+ 7 %). Ce dernier domaine, qui intègre la technologie d'intelligence artificielle Watson, est certainement l'une des plus prometteuses pour l'avenir d'IBM.

La firme souhaite concentrer ses équipes autour de cinq grands pôles : Cloud, Statistiques (analytics), Mobile, Social et Sécurité (CAMSS). Autant de domaines où il doit affronter des concurrents très sérieux et plus dynamiques comme Amazon, Google ou Microsoft, qui rattrape progressivement son retard. 


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