La justice française a décidé hier matin de nommer un expert indépendant pour enquêter sur l’affaire des écrans d’iPhone fissurés. Cette décision fait suite à une requête déposée le mois dernier par un consommateur qui avait vu son appareil se briser alors qu’il était en pleine conversation téléphonique.

Mise à jour – Apple aura finalement attendu le dernier jour du délai qui lui était imparti pour s’opposer la nomination d’un expert indépendant chargé d’enquêter sur ces mystérieux écrans d’iPhone fissurés.

En effet, la firme américaine a fait appel du jugement en première instance rendu il y a deux semaines par le tribunal de commerce de Cannes. Apple va donc continuer à défendre les conclusions de l’expertise menée par un laboratoire américain.

La firme de Cupertino veut absolument éviter un scénario qui laisserait entendre que l’appareil est défectueux, de peur de voir le produit retiré du marché français, voire européen.

Article du 4 décembre – Suite de la saga des écrans d’iPhone fissurés. Alors qu’Apple est déjà sous pression suite aux avertissements de la Commission européenne et à l’enquête menée par la DGCCRF, la firme de Cupertino va devoir composer dorénavant avec une seconde enquête. En effet, le tribunal de commerce de Cannes a accepté la demande d’un client dont l’écran s’est fissuré alors qu’il était en train de téléphoner.

Le 16 novembre dernier, un expert immobilier, Olivier Milano, avait refusé qu’Apple lui remplace son téléphone défectueux, préférant saisir la justice pour que soit nommé un spécialiste indépendant. L’avocat du plaignant avait alors expliqué que son « client veut qu’un expert indépendant puisse lui dire d’où provient ce dysfonctionnement et s’il peut continuer à utiliser ce type de téléphone sans risque« , estimant que depuis le début, Apple et Bouygues Télécom cherchent à esquiver leurs responsabilités.

Avec la nomination de cet expert judiciaire, « la satisfaction de mon client est réelle » a déclaré l’avocat au Figaro. « Elle est proportionnelle à l’acharnement dont ont fait preuve Apple France et Bouygues Télécom pour éviter cette expertise« . Si Apple a encore la possibilité de faire appel, l’avocat considère que la décision rendue par le tribunal de commerce « reconnait le droit pour chaque utilisateur de comprendre et de connaître les causes de dysfonctionnement de son téléphone portable et de s’assurer qu’il n’y a aucune dangerosité à l’utiliser« .

Pour justifier son choix, le tribunal de commerce a mis en lumière « l’intérêt direct » pour les consommateurs de connaitre les « dangers réels d’un matériel« . « Je ne peux pas me résoudre à mettre dans les mains de mon fils un appareil en me demandant s’il a reçu un choc ces derniers temps et s’il risque de lui exploser au visage » avait défendu le plaignant.

De son côté, Apple avait estimé après expertise dans un laboratoire américain que le problème n’était pas de son fait, puisqu’il n’était pas lié à la batterie. Au regard de la façon dont s’est fissuré l’écran, l’entreprise américaine avait suggéré la piste de la « pression externe » qui aurait endommagé l’appareil. De ce fait, la firme de Cupertino avait considéré que l’origine du problème pouvait être tout aussi bien l’utilisateur peu précautionneux, un vendeur maladroit ou un livreur faisant chuter un carton de livraison.

Plusieurs cas avaient été recensés en France, mais également au Royaume-Uni et en Allemagne, nous apprend le Figaro. Pour Apple le risque est important, car si les conclusions conduisent à un vice de fabrication, l’appareil pourrait être interdit de commercialisation dans l’Union européenne. Au regard de l’énorme succès du produit dans le monde, nul doute qu’Apple va tout faire pour démontrer le contraire.


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