Le 23 septembre 2025, les services secrets américains ont publié un communiqué de presse annonçant la saisie d’une immense ferme à carte SIM. Photos à l’appui, les autorités précisent que le dispositif aurait été contrôlé par des agents étrangers et aurait, entre autres, permis de relayer des communications avec des criminels sur le sol américain.

« Hello, my name is Matt McCool and I am the Special Agent in Charge of the Secret Service New York Field Office. »

Face caméra, l’agent des services secrets américains Matt McCool déroule, dans une vidéo postée sur YouTube le 23 septembre 2025, les détails d’une saisie hors-norme.

L’autorité américaine annonce avoir saisi l’équivalent de 100 000 cartes SIM aux alentours de New York City.

Une communication à destination du grand public qui tranche avec la discrétion habituelle des services secrets américains, mais qui, selon Matt McCool, est motivée « par souci d’intérêt public, compte tenu du calendrier, du volume et de la concentration du matériel récupéré ».

Une saisie dans l’ombre de l’Assemblée générale des Nations Unies

Le réseau, ou du moins les parties du réseau, saisies par les services secrets, sont édifiantes ; 100 000 cartes SIM donc, hébergées dans plus de 300 serveurs disséminés autour de la mégalopole américaine. New York, New Jersey, Connecticut… tous les États alentour sont concernés. Les opérations de démantèlement ont toutes eu lieu dans un rayon de moins de 60 kilomètres du siège de l’ONU qui tient son Assemblée générale du 22 au 29 septembre 2025.

Un évènement qui semble avoir accéléré l’intervention des autorités américaines : « Ce réseau pouvait mettre hors service les antennes relais et, par conséquent, paralyser le réseau cellulaire de la ville de New York. », indique Matt McCool.

L’enquête est en cours et le matériel saisi fait toujours l’objet d’un examen. Un tel dispositif aurait pu être utilisé pour mener un large éventail d’attaques de télécommunications, selon les services secrets : « Cela comprend la désactivation d’antennes relais, la mise en place d’attaques par déni de service (DDoS) et la facilitation de communications anonymes et chiffrées entre des acteurs malveillants potentiels et des organisations criminelles. »

Les autorités américaines ont par ailleurs déclaré que les premières analyses indiquent que les opérateurs de ces fermes de cartes SIM étaient Américains, mais qu’ils se coordonnaient avec des acteurs « de la menace des États-nations ».

Différents clichés des saisies partagés par les services secrets américains // Source : sercretservice.org
Différents clichés des saisies partagés par les services secrets américains // Source : sercretservice.org

Des dispositifs utilisés « contre de hauts responsables du gouvernement américain »

Bien que les services secrets n’aient pas livré davantage de détails concernant l’enquête, ils ont tout de même précisé que ces fermes de cartes SIM avaient été utilisées « contre de hauts responsables du gouvernement américain » au cours des derniers mois.

Le site britannique The Register suggère que cet élément est une référence aux appels de « swatting ».

Cette pratique consiste à passer de faux appels d’urgence pour faire intervenir une unité spéciale (le SWAT) au domicile de la cible, dans le but d’intimider, de harceler ou de mettre en danger.

Un type d’attaque qui sévit aux États-Unis et qui ne fait aucune distinction politique : des élus proches de Trump, comme la députée Marjorie Taylor Greene, ou le sénateur de Floride Rick Scott, en ont été victimes. La directrice de la CISA sous l’administration Biden, Jen Easterly, n’y a pas échappé non plus.

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